Le président libanais Michel Aoun a accepté, le 10 août, la démission du gouvernement et a chargé le Premier ministre sortant Hassan Diab de la gestion des affaires courantes.
Cette décision fait suite à l’indignation de l’opinion publique suscitée par l’explosion dévastatrice de la semaine dernière survenue dans le port de la capitale Beyrouth.
Le directeur général de la présidence, Antoine Choucair, a déclaré lors d’une conférence de presse, que le Président Aoun a remercié le Premier ministre Diab et les ministres de son gouvernement et leur a “demandé de continuer à exercer leurs fonctions jusqu’à la formation du nouveau gouvernement“.
Le ministre de la santé, Hamad Hassan, a déclaré aux journalistes que tous les membres du cabinet libanais ont présenté leur démission au premier ministre pour les transmettre au président.
La ministre de la Justice Marie-Claude Najm et le ministre des Finances Ghazi Wazni ont quitté le gouvernement plus tôt dans la journée, alors que la ministre de l’information Manal Abdel-Samad et le ministre de l’environnement Damianos Kattar avaient quant à eux démissionné le 9 août.
Six députés ont également démissionné du parlement, qui compte 128 membres, pour protester contre l‘explosion dévastatrice qui a tué au moins 163 personnes et en a blessé 6 000 autres, alors que près de 300 000 personnes se sont retrouvées sans abri.
Le ministre des communications Talal Hawat, et Ghada Chreim, ministre des personnes déplacées, ont déclaré lors de la réunion que la démission du gouvernement était devenue “inévitable”.
Une puissante explosion a secoué le port de Beyrouth le 4 août, après qu’un stock négligé de 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium contenu dans un entrepôt ait pris feu.
Le nitrate d’ammonium est une substance chimique qui sert notamment à fabriquer des bombes, mais qui est surtout couramment utilisée dans la fabrication d’engrais. Le terrorisme a été écarté comme cause probable de l’explosion.
L’explosion, qui a secoué le centre de Beyrouth, détruisant des bâtiments à des kilomètres de distance, est survenue à un moment où le Liban était déjà confronté à une grave crise financière et à la pandémie de coronavirus.
Les manifestants sont descendus dans la rue, ces deux derniers jours, en organisant de violentes protestations anti-gouvernementales et en prenant d’assaut les bâtiments officiels du pays, ce qui a entraîné des affrontements avec les forces de l’ordre.
Source Agence Anadolu
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