Israël accepterait de stopper l'annexion de territoires palestiniens, affirme Abu Dhabi qui qualifie l'accord de victoire pour la diplomatie. Il s’agit d’une « percée spectaculaire », a commenté M. Trump, qualifiant cette normalisation d' »accord de paix historique entre nos deux grands amis ».
Israël a accepté de suspendre les plans d’annexion de la Cisjordanie en échange de la normalisation des relations avec les Émirats arabes unis, selon une déclaration conjointe d’Israël, des Émirats arabes unis et des États-Unis publiée par le président américain Donald Trump.
Ces dernières années, Israël a développé une coopération officieuse avec des économies régionales comme Bahreïn, les Emirats et l’Arabie saoudite avec lesquels il cherche à normaliser ses relations.
Le maire de l’implantation de Beit El, Shai Alon, a accusé Netanyahu de vendre son mouvement. Mais Oded Revivi, maire de l’implantation d’Efrat, affirme que la suspension de l’annexion est un « prix approprié » pour la normalisation des liens, tout en permettant un changement dans la façon dont les implantations sont perçues.
Pour M. Netanyahu, c’est plutôt la normalisation avec les pays arabes qui poussera les Palestiniens à un accord de paix avec Israël.
« La gauche israélienne et mondiale a toujours dit qu’on ne peut pas faire d’accord de paix avec les pays arabes sans la paix avec les Palestiniens (…) Pour la première fois dans l’histoire, Benjamin Netanyahu a brisé ce paradigme », a estimé son parti, le Likud.
Le président américain Donald Trump avait présenté en janvier dernier son projet de paix pour le Moyen-Orient qui prévoyait l’annexion par Israël de pans de la Cisjordanie. Et le gouvernement d’union israélien avait commencé à étudier la marche à suivre pour mettre en oeuvre ce projet, une partie de la classe politique craignant qu’une annexion sans pourparlers préalables avec les Palestiniens ne mène à plus de violence.
L’annonce de la normalisation avec les Emirats arabes unis permet « d’éviter » une « annexion unilatérale », a d’ailleurs commenté sur Twitter le chef de la diplomatie israélienne Gabi Ashkenazi, membre du parti centriste Kakhol lavan.
L’accord est une « victoire » pour la diplomatie, a commenté pour sa part l’ambassadeur des Emirats arabes unis à Washington, Youssef al-Otaïba sur Twitter. « C’est une avancée pour les relations entre Israël et les pays arabes », a-t-il ajouté, soulignant que l’accord « préserve l’option de deux Etats (israélien et palestinien), défendue par la Ligue arabe et la communauté internationale ».
Le ministre de la Défense Benny Gantz a aussi salué l’accord, en appelant les autres pays du Moyen-Orient à emboîter le pas. « Cet accord démontre l’alliance entre les pays de la région intéressés par la prospérité et la stabilité régionale, et il souligne l’ambition éternelle d’Israël de paix avec ses voisins. » a-t-il déclaré.
« Aujourd’hui, une nouvelle ère commence dans les relations entre Israël et le monde arabe », a déclaré jeudi soir le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
Le prince héritier des Émirats arabes unis, Mohammed Bin Zayed, confirme qu’Israël a accepté de suspendre les plans d’annexion, mais affirme que les pays ont seulement accepté de travailler à la normalisation des relations.
Les Emirats arabes unis ont assuré jeudi que l’accord était une « étape audacieuse » qui permettra de parvenir à « une solution à deux Etats » pour le peuple palestinien.
« Yom histori » (« journée historique »), a écrit en hébreu sur Twitter M. Netanyahu en commentant la déclaration du président américain sur une normalisation des relations entre les Emirats et Israël, qui faisait d’ailleurs partie de son projet de paix pour le Moyen-Orient.
Le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a évoqué un « jour historique » et un « pas décisif vers la paix au Moyen-Orient ».
« Bénis soient les faiseurs de paix. Mabrouk et Mazel Tov », a conclu M. Pompeo, en utilisant la formule traditionnelle servant à présenter ses félicitations en arabe et en hébreu.
A l’opposé des félicitations, le Hamas estime que cette normalisation des relations entre Israël et les Emirats arabes unis « ne sert pas la cause palestinienne » et constitue un « chèque en blanc » pour la poursuite de l’occupation. « Cet accord est rejeté et condamné et est considéré comme une continuation du déni des droits du peuple palestinien », a déclaré à l’AFP Hazem Qasem, le porte-parole du Hamas.
Source : Times of Israel
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