L’Algérie et l’Italie vont renforcer leur coopération en matière d’innovation et start-up d’ici la fin 2020
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Thibault Bluy
mardi 6 octobre 2020 Dernière mise à jour le Mardi 6 Octobre 2020 à 16:57

Le président Abdelmadjid Tebboune a officiellement lancé le 3 octobre à Alger un Fonds national pour le financement des start-up, baptisé Algerian Start-up Fund (ASF). Un dispositif de soutien qui s’ajoute à de nombreuses facilités administratives et fiscales, dans une volonté affichée de faire des jeunes pousses algériennes les « locomotives » d’un développement économique diversifié.

Cette nouvelle source de financement permettra aux entrepreneurs d’« éviter les banques et la lenteur bureaucratique qui en découle, et se distinguera par la flexibilité et la tolérance aux risques dont les start-up ont besoin », a affirmé le chef de l’État, devant plus de 1 000 acteurs économiques et politiques réunis pour l’ouverture d’une conférence baptisée « Algeria Disrupt 2020 ».

Ce mécanisme vise à « relever, ensemble, les grands défis pour l’édification d’une économie basée sur la connaissance et l’innovation [en générant] des revenus hors hydrocarbures et hors ressources conventionnelles », a ajouté le président, qualifiant les start-up de « locomotives de ce nouveau modèle économique ». Un nouveau cap confirmé par le Premier ministre Abdelaziz Djerad, lui aussi présent.

« Fort potentiel, grandes ambitions »

Ce nouveau dispositif financier a été élaboré conjointement par le ministère délégué à l’Économie de la connaissance et des start-up et six entreprises publiques (Sonatrach, Banque de développement local, Crédit populaire d’Algérie, Banque extérieure d’Algérie, Banque nationale d’Algérie et Caisse nationale d’épargne et de prévoyance-Banque). D’un montant initial d’environ 20 millions de dollars – en comparaison, les aides équivalentes en Tunisie s’élèvent à 100 millions d’euros – , il pourra être provisionné par des acteurs aussi bien publics que privés, nationaux comme internationaux.

Parallèlement sera inaugurée le 15 octobre une plateforme numérique visant à identifier des initiatives « à fort potentiel et avec de grandes ambitions » qui pourront obtenir le label « start-up » – institué par décret exécutif – , et ainsi bénéficier d’avantages administratifs et fiscaux. Le ministère de la Justice devra simplifier les procédures et les walis [préfets] devront faciliter l’accès au foncier industriel, a édicté le président de la République.

Le secteur sera renforcé par des incubateurs et des accélérateurs, avec l’objectif de créer au moins une structure par wilaya.

Yacine Oualid, ministre chargé de l’Économie de la connaissance et des start-up

« Le secteur sera renforcé par un certain nombre de mesures qui seront prises pour […] assurer un meilleur encadrement règlementaire et asseoir des mécanismes de financement et des structures d’accompagnement tels que des incubateurs et des accélérateurs [avec l’objectif d’en créer au moins une par wilaya] », a détaillé Yacine Oualid, ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de l’Économie de la connaissance et des start-up.

Le représentant gouvernemental en a également profité pour rappeler les dispositions favorables prises en ce sens dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2020, comme par exemple la possibilité de recourir au financement participatif.

Lutter contre l’émigration des jeunes

« Nous avons besoin de financement pour concrétiser nos projets, mais nous avons aussi besoin d’être encadrés sur l’aspect technique pour pouvoir finaliser nos innovations et permettre leur commercialisation », a commenté le représentant du club « Celec » de la faculté d’électronique de l’Université Houari Boumediene de Bab Ezzouar (Alger), cité par l’agence officielle Algérie presse service (APS).

« Celui qui persévère et réussit sera doublement récompensé, et celui qui échouera aura au moins le mérite d’avoir essayé. Nous allons financer et si l’idée n’aboutit pas, le jeune pourra retenter sa chance jusqu’à ce qu’il trouve sa voie et l’idée qui lui profitera, à lui et à l’économie nationale », a conclu le président Tebboune, affichant sa volonté que la jeunesse « réalise ses rêves » sans avoir besoin d’émigrer.

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