Le ministère des Finances a confirmé que son autorité douanière autoriserait l'importation de marchandises sans respecter les restrictions de paiement en vigueur prescrites par la Banque centrale de Libye (BCL), conformément au décret du 24 novembre 2020. De son côté, la Banque centrale de Libye (BCL) a publié les données budgétaires relatives aux 10 premiers mois de l’année 2020.
Pour rappel, le décret du GEN d’août 2020 stipulait que la période pendant laquelle les commerçants pouvaient importer des marchandises sans LC prendrait fin le 31 décembre 2020. La BCL a établi une liste restreinte des marchandises importables via les LC qu’elle considère comme des biens et produits nécessaires, pour tenter de préserver les réserves de devises fortes de la Libye.
Cependant, ces restrictions ont poussé au développement du marché noir pour l’importation de biens ne figurant pas sur la liste de la BCL, provoquant un accroissement de la demande de devises fortes sur le marché parallèle, donc une hausse du prix de ces devises, avec un effet d’entraînement sur l’inflation et le coût de la vie.
La Banque centrale de Libye (BCL) a publié les données budgétaires relatives aux 10 premiers mois de l’année 2020, qui restent à prendre avec précaution compte tenu de leur caractère opaque et parcellaire.
Sur la période du 1er janvier au 31 octobre 2020, les recettes budgétaires se sont limitées à 4 Mds LYD selon la BCL, loin de l’objectif initial de 8,1 Mds LYD. En raison de la fermeture des installations pétrolières entre janvier et septembre 2020, les revenus pétroliers sur les 10 premiers mois de 2020 s’élevaient à seulement 2,4 Mds LYD et représentaient 59,6% des recettes budgétaires (contre 92,6% sur l’année 2019). Les autres recettes sont principalement les recettes fiscales (485 M LYD, soit 12,0% des recettes budgétaires totales).
Les revenus de la taxe sur les ventes de devises font cependant l’objet d’une comptabilisation séparée et ne sont pas intégrées par la BCL dans les recettes totales, alors qu’elles s’élèveraient à 15,1 Mds LYD fin octobre 2020, dont 1,6 Md LYD a été alloué pour financer l’investissement public, et le reste alloué pour rembourser la dette publique.
Sur la même période, les dépenses budgétaires s’élèveraient à 26,8 Mds LYD (32,1 Mds LYD prévus initialement). La BCL a donc inscrit un prêt de 22,3 Mds LYD pour couvrir le « déficit ». Les salaires, premier poste de dépense, représenteraient 61% des dépenses publiques totales à fin octobre 2020 suivies des subventions (17%), des biens et services (11%), et des dépenses d’urgence (10%).
Concernant les subventions : 62% sont des subventions aux carburants, 15% pour les médicaments, 13% pour l’électricité, 7% pour l’assainissement et 4% pour l’eau. Alors que la BCL dénonce l’inexactitude des données de la Compagnie nationale pétrolière (National Oil Corporation – NOC), la NOC a diffusé un communiqué pour réfuter ces accusations.
La NOC déclare ainsi que les revenus pétroliers réels déposés à la BCL au cours des 10 premiers de l’année 2020 s’élevaient à 3,7 Mds USD, soit 5,2 Mds LYD selon le taux de change officiel (et non 2,4 Mds LYD comme le présente la BCL). La NOC demande à la BCL de corriger ses déclarations, et affirme qu’à défaut de correction, la NOC recourra à l’autorité du procureur général.
Source Ambassade de France en Tunisie
Réagissez à cet article