L’Iran, qui sous Trump, a souffert de l’embargo sur ses exportations de brut, voit le bout du tunnel avec l’arrivée de Joe Biden. Le dirigeant démocrate est favorable à une levée des sanctions contre Téhéran, à condition de l’application stricte de l’accord de 2015 sur le nucléaire.
La République islamique d’Iran s’attend à ce que la prochaine administration américaine assouplisse certaines sanctions imposées par l’exécutif de Trump, notamment l’embargo sur ses exportations de pétrole. Cela lui permettra de renforcer sa présence sur le marché pétrolier et laissera place à l’application de l’accord sur le nucléaire conclu en 2015 avec les États-Unis et les puissances européennes.
« Téhéran prendra des mesures pour préparer les ressources et les équipements de l’industrie pétrolière pour la production et l’exportation de pétrole en fonction des capacités actuelles dans les trois prochains mois », a-t-on lu sur le site officiel du président Hassan Rouhani.
L’Iran s’appuie en effet sur la promesse faite par le président élu américain, Joe Biden de vouloir revenir à l’accord, qui avait été négocié lorsqu’il était vice-président sous Barack Obama. D’après cet accord, l’Iran doit limiter son programme nucléaire et autoriser un renforcement des contrôles de la Communauté internationale pendant au moins une décennie, ce qui favorisera la levée des sanctions qui pleuvent sur le pays depuis plusieurs années.
Mais après son arrivée au pouvoir, Donald Trump a critiqué cet accord qu’il a qualifié de « pire accord jamais signé par les Etats-Unis ». Il a de plus, argué que l’Iran ne respecte pas ses engagements et continue de vouloir se doter de l’arme nucléaire, toute chose qui n’a pas été prouvée. Par la suite, en 2018, il a retiré les Etats-Unis de cet accord, rétablissant et durcissant au passage les sanctions contre Téhéran, notamment sur ses exportations de brut.
Il faut savoir qu’après l’accord de 2015, les exportations iraniennes de pétrole ont atteint 2 millions de barils par jour. Mais depuis la mise en exécution des sanctions américaines, les exportations ont considérablement diminué passant à seulement 133 000 barils par jour en novembre. D’après JPMorgan Chase & Co., l’Iran pourrait augmenter ses exportations de brut de 1,2 million de barils par jour l’année prochaine s’il conclut un nouvel accord avec Washington. Cela pourrait porter préjudice à l’OPEP+ qui travaille actuellement à adapter son offre à la demande, afin de maintenir les cours dans une fourchette qui arrange les producteurs.
Une chose est sûre, l’OPEP+ ne pourra pas imposer à Téhéran de réduire son offre, car le cartel l’a exempté des réductions de production en raison des sanctions et de ses difficultés économiques.
Source Agence Ecofin
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