Maroc : La logistique pourrait encore gagner en compétitivité grâce au digital
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journaliste
lundi 18 janvier 2021 Dernière mise à jour le Lundi 18 Janvier 2021 à 10:26

Les acteurs du transport, de la logistique, des systèmes d’information au Maroc, réunis le 14 janvier lors d’une visio conférence organisée par Logismed, à laquelle  Ecomnews Med a participé, soulignent le décloisonnement des métiers grâce au numérique tout en plaidant en faveur d’un partage accru des informations. Une mutation des métiers qui s’accélère avec les conséquences de la pandémie sur les nouveaux usages de consommation marqués par la flambée du e-commerce.

« Ces dernières années les besoins des clients ont évolué très vite. Aussitôt, la commande passée sur internet, les clients veulent leurs marchandises immédiatement. Face à ces évolutions, se pose la question de la pertinence des investissements et des amortissements. La maturité technologique des systèmes logistiques est faible. Nous travaillons sur une plate-forme de collaboration verticale associant industriels, transporteurs et distributeurs pour optimiser les opérations avec une prise en compte en temps réels des données (congestion routière, météo…). 

Cette plate-forme intègre le temps de transport, le transit en douane », a détaillé Mohamed Talal. Le Pdg de la société de transport routier marocaine La Voie Expres intervenait le 14 janvier 2020 lors d’un webinaire intitulé « Quelles technologies innovantes au service de la performance logistique ? ». Également logisticien, il estime que les logiciels destinés à la gestion des entrepôts doivent être « plus performants encore afin d’optimiser les déplacements et améliorer les rendements des sites ». 

« Amazon, premier logisticien mondial a détrôné DHL »

Pour Jalal Benhayoun, directeur général de Portnet, guichet unique du commerce extérieur marocain qui gère 20 millions de messages EDI par an aussi pour les transitaires que pour le compte des banquiers, la traditionnelle segmentation s’estompe : « Nous assistons à la fin des organisations en silo. Désormais, Amazon est le premier logisticien mondial. Il a détrôné DHL ». 

Si les acteurs s’accordent à souligner que les nouvelles technologies sont insuffisamment développées dans le transport maritime et la logistique, l’exposé du Pdg de Quantcube Technology, société française d’intelligence économique en temps réel, tend à démontrer le contraire. « En suivant sur l’AIS (données satellitaires des navires, ndlr), les cargaisons de matières premières (céréales, charbon…), nous parvenons à faire des prévisions de croissance économique d’un pays, d’une région voire même d’une ville. 

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Prédire les réunions de l’OPEC grâce à l’analyse des réseaux sociaux 

Nos « data scientists » analysent également la donnée texte sur les réseaux sociaux en français, en anglais et en arabe, une langue où figurent cinq fois plus d’informations sur le pétrole. Ces analyses nous permettent de prédire les réunions de l’OPEC. En analysant les blogs chinois, nous parvenons à évaluer les imports de minerais de fer.  La Chine importe la moitié de la production mondiale. 

Grâce aux données satellitaires, atmosphériques, cellulaires mais aussi grâce au GPS et AIS nous surveillons 100 000 avions et 80 000 navires en temps réel en connaissant les flux transportés. Nous avons une supervision de la supply-chain dans son ensemble. Dans le secteur automobile, par exemple, nous partons des mines de charbon australiennes aux usines PSA Renault à Tanger Med en passant par la Chine et Valence pour les bobines d’acier », souligne Thanh-Long Huynh. 

Le port industriel de Jorf Lasfar fait l’objet de toutes les attentions avec un projet de modélisation d’un terminal véhicules par drone en partenariat avec l’Institut Polytechnique de Grenoble. 

« Nous exploitons les images satellitaires dans la zone de Jorfg Lasfar pour détecter les nappes de pétrole », selon Thanh-Long Huynh. 

Les opérateurs mettent en garde contre d’éventuelles dérives liées à la montée en puissance des cyber attaques et à l’absence de cloud souverain au Maroc. Aujourd’hui, les entreprises stockent leurs données chez elles sur leurs serveurs ou externalisent en France.   

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