La Tunisie doit assurer l’accès au vaccin pour sauver des vies mais aussi de résorber ses déséquilibres macroéconomiques
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Denys Bédarride
lundi 1 février 2021 Dernière mise à jour le Lundi 1 Février 2021 à 11:55

Dans le cadre de la consultation au titre de l’Article IV, le FMI souligne que le retour à une trajectoire soutenable nécessite un plan de réformes « exhaustif et crédible » qui bénéficie au préalable d’une adhésion forte et large autour d’un « pacte social ». 

Dans un communiqué de presse publié le 23 janvier 2021, Chris Geiregat, chef de la mission article IV qui s’est déroulée en décembre 2020 et janvier 2021, est revenu sur l’impact de la crise sanitaire en Tunisie, avec une chute estimée de -8,2% du PIB réel (-9,1% pour la Banque mondiale) et un déficit budgétaire de -11,5% en 2020. 

Le FMI estime que le PIB devrait rebondir de 3,8% en 2021 (5,9% pour la BM), mais le déficit budgétaire, prévu à -6,6% dans la loi de finances, pourrait déraper à -9% si certaines mesures n’étaient pas mises en œuvre. 

D’après la mission du FMI, les objectifs principaux de la Tunisie sont de sauver des vies et assurer l’accès au vaccin contre la Covid-19, et de résorber les déséquilibres macroéconomiques du pays pour atteindre une trajectoire soutenable. 

Le gouvernement devrait donc préparer un plan de réformes qui soit soutenu par la société tunisienne et les partenaires internationaux, et qui couvre notamment les dépenses de santé, les subventions énergétiques, le rôle et la viabilité des entreprises publiques et l’environnement des affaires. 

Le FMI a par ailleurs alerté sur les risques budgétaires et financiers posés par le poids de la dette des entreprises publiques, qui ont accumulé des arriérés de paiement et bénéficient de garanties de l’Etat. Enfin, le FMI a insisté pour que la Banque Centrale de Tunisie (BCT) concentre ses efforts sur la lutte contre l’inflation et le contrôle du secteur financier et qu’elle ne procède pas à un financement monétaire de l’Etat, qui risquerait de déstabiliser le taux de change, d’augmenter l’inflation et de réduire les réserves en devises. 

Pour rappel, la Tunisie, dont le précédent programme de financement du FMI s’est achevé prématurément au printemps 2020, n’a pas déposé de requête pour un nouveau programme. Le FMI a entretemps soutenu le pays dans la crise actuelle en approuvant le décaissement de 745 M USD au titre de l’instrument de financement rapide en avril 2020.

De son côté, l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) a approuvé le 26 janvier le remaniement ministériel demandé par le chef du gouvernement Hichem Mechichi la semaine dernière. 

Les 11 nouveaux ministres ont tous obtenu un nombre de voix supérieur aux 109 requises, bénéficiant du soutien des partis Ennahda (54 élus), Qalb Tounes (29), Taya Tounes (10), de la Coalition El Karama (18) et du bloc parlementaire d’El Islah (17). 

Dans le cadre de la plénière consacrée au vote de confiance, Hichem Mechichi a également affirmé que la réforme des entreprises publiques était la priorité de son gouvernement et a annoncé la création d’une agence nationale pour la réforme des entreprises publiques. Cette agence aurait pour mission d’examiner la situation de ces entreprises publiques et de revoir leur gouvernance en coordination avec l’Union générale tunisienne du travail (UGTT). 

Source Ambassade de France en Tunisie 

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