Entre la menace d’un arrêt des opérations sur le plus grand champ pétrolier libyen et les déclarations de force majeure sur le port pétrolier de Hariga, le secteur pétrolier libyen aura été mouvementé cette semaine, mettant en péril les promesses de relance de celui-ci.
Le 22 avril, Sirte Oil Company (SOC), filiale de la société publique libyenne du pétrole (NOC), a annoncé qu’elle réduira sa production de pétrole de 100 000 barils par jour (bpj) d’ici les trois prochains jours, car elle traverse des difficultés liées à un manque de ressources financières.
« La situation financière très critique, l’incapacité de remplir ses obligations contractuelles envers les contractants, l’accumulation de dettes et le manque de pièces de rechange, de carburant et de produits chimiques nécessaires aux opérations sont autant de facteurs ayant affecté notre capacité de production », a ajouté SOC.
Cette situation intervient dans un contexte où la NOC a déclaré il y a quelques jours, un état de force majeure sur les exportations de brut du port pétrolier de Marsa Al Hariga, situé dans l’est de la Libye. La raison évoquée de cet arrêt des opérations est due à une indisponibilité des fonds devant permettre la réhabilitation des infrastructures sur le site.
La Mission d’appui des Nations Unies en Libye a d’ailleurs exprimé son inquiétude quant à l’arrêt de la production à Hariga et exhorte les acteurs du secteur énergétique à veiller à ce que la NOC reste une institution indépendante et technocratique dotée de ressources suffisantes. En effet, l’entreprise est un pilier fondamental et vital de la stabilité économique, sociale et politique en Libye.
En effet la Banque centrale de Libye refuse de débloquer les 1,6 milliard $ dont le tiers est alloué à la NOC par le nouveau gouvernement intérimaire d’unité nationale pour qu’elle mène sans encombre sa mission en attendant de meilleurs financements. Dans un communiqué publié le 19 avril, la compagnie affirme qu’elle a reçu moins de 2 % desdits fonds.
Par ailleurs, au début du mois d’avril, des membres de Petroleum Facilities Guard (PFG) ont menacé d’interrompre les exportations de pétrole de Sharara, le plus grand champ pétrolier du pays pour non-versement de salaires liés à la fourniture de services de sécurité sur plusieurs champs du croissant pétrolier.
La Libye a réussi à retrouver une certaine stabilité politique et était en passe d’atteindre ses niveaux de production de pétrole d’avant-guerre qui étaient de 1,6 million de bpj. Mais face à toutes ces difficultés, la production a chuté à moins de 1 million de barils par jour, ralentissant ainsi la relance du secteur.
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