Tunisie :  Le président Kaïs Saïed promulgue un décret présidentiel prolongeant le gel du pouvoir parlementaire, la levée de l'immunité parlementaire, et mettant fin aux salaires et privilèges accordés aux députés et au président du Parlement . 1
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Agence Ecofin
lundi 27 septembre 2021 Dernière mise à jour le Lundi 27 Septembre 2021 à 11:04

Face à la dégradation de la situation économique et sanitaire en Tunisien, le président Kaïs Saïed a suspendu le Parlement, le 25 juillet dernier. Avec les pouvoirs exécutif et législatif désormais en main, le dirigeant prépare une réforme de la Constitution mal perçue par l’opposition.

Nouveau tour de vis du président tunisien Kaïs Saïed. Dans un communiqué publié le 22 septembre, il a détaillé de nouvelles mesures concernant sa gestion du pays.

« Le président Kaïs Saïed promulgue un décret présidentiel prolongeant le gel du pouvoir parlementaire et la levée de l’immunité parlementaire, et mettant fin aux salaires et privilèges accordés aux députés et au président du Parlement », a indiqué la présidence tunisienne. Et d’ajouter : « des mesures exceptionnelles organisant les pouvoirs législatif et exécutif sont édictées. Le préambule de la Constitution, les chapitres 1 et 2, et toutes les autres dispositions, non en conflit avec les mesures exceptionnelles, sont toujours en vigueur ».

Cette annonce intervient deux jours après le discours de Sidi Bouzid, prononcé par le chef d’Etat, le lundi 20 septembre. Il avait indiqué qu’il maintiendrait les mesures d’exception adoptées le 25 juillet tout en promettant la nomination future d’un Premier ministre et l’adoption d’une loi électorale.

Mais en attendant la concrétisation de ces engagements pour lesquels aucun délai précis n’a été fixé, l’actuel locataire du Palais de Carthage va désormais légiférer par décret. Pour l’opposition portée notamment par les islamistes du parti Ennahdha, cette décision équivaut à un abandon de la Constitution de 2014 qui a fait de la Tunisie la seule véritable démocratie issue de la Révolution du Jasmin d’il y a dix ans.

Cependant, malgré ces critiques et les nombreuses mises en garde de la communauté internationale, Kaïs Saïed semble décidé à aller au bout de ses idées. Dénonçant la corruption et le clientélisme qui gangrènent l’appareil étatique depuis plusieurs années, il a annoncé une réforme prochaine de la Constitution que plusieurs observateurs voient comme une manœuvre destinée à aboutir à un régime purement présidentiel.  

« La Commission provisoire de contrôle de la constitutionnalité des projets de loi est supprimée. Le président préparera des projets d’amendements sur les réformes politiques avec l’aide d’un comité qui sera mis en place par décret présidentiel », a indiqué le communiqué du Palais de Carthage.

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