Le Prix Orange du Livre en Afrique a récompensé Loubna Serraj pour son roman Pourvu qu’il soit de bonne humeur, publié au Maroc aux éditions La Croisée des chemins.
Dans le cadre de ses engagements en Afrique et de son ancrage sur le Continent, la Fondation Orange a lancé, en octobre 2018, le Prix Orange du Livre en Afrique. Ce Prix, en partenariat avec l’Institut Français, répond à la volonté d’œuvrer pour la promotion des talents littéraires africains et de l’édition locale africaine.
Pour cette 3e édition, 74 romans ont été proposés par 44 maisons d’édition issues de 16 pays. Une première sélection des titres a été faite par 5 comités de lecture au Cameroun, en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Mali et en Tunisie.
Un jury international présidé par Véronique Tadjo
Les 6 romans sélectionnés ont été soumis à l’appréciation du Jury pour déterminer le lauréat.
Présidé par Véronique Tadjo (Côte d’Ivoire), le jury est composé d’écrivains, de critiques littéraires, de journalistes, ainsi que de personnalités reconnues dans le monde littéraire : Yvan Amar (journaliste RFI, France), Kidi Bebey (journaliste, éditrice et auteure, France), Yahia Belaskri (écrivain et journaliste, Algérie), Eugène Ebodé (écrivain, Cameroun), Youssouf Elalamy (auteur, lauréat 2020, Maroc), Valérie Marin La Meslée (journaliste Le Point, France), Nicolas Michel (journaliste Jeune Afrique, France), Gabriel Mwènè Okoundji (psychologue et poète, Congo) et Mariama Ndoye (auteure, Sénégal).
Le choix du jury s’est porté sur le livre de l’écrivaine marocaine Loubna Serraj, Pourvu qu’il soit de bonne humeur, publié aux éditions La Croisée des chemins. Loubna Serraj a fait de ses passions, l’écriture et la lecture, son métier. Editrice et chroniqueuse radio, elle tient également un blog dans lequel elle livre ses « élucubrations » littéraires, sociales ou politiques sur des sujets d’actualité avec un regard volontairement décalé.
Son premier roman, Pourvu qu’il soit de bonne humeur, tout en évoquant les violences conjugales comme toile de fond, explore la quête de liberté de deux femmes que tout sépare mais que tout relie… à leur corps défendant.
Véronique Tadjo et les membres du jury ont été marqués par Pourvu qu’il soit de bonne humeur. Ils précisent :
L’auteure s’empare avec assurance et sensibilité d’un sujet hélas encore d’actualité : la violence conjugale. Sujet traité, ici, loin de tout manichéisme. La narration est menée jusqu’au bout et se déploie avec succès en plusieurs thèmes dont on relève : la transmission générationnelle du traumatisme, la résistance sous toutes ses formes, l’amour multidimensionnel, la dignité face à la souffrance, l’abnégation, mais aussi le désir de liberté. Cet ouvrage nous invite au voyage dans le passé à travers deux personnages, deux époques et deux couples, pour mieux nous faire cerner le présent. Loubna Serraj interpelle sa société et, partant, tous les pays où les femmes souffrent encore dans leur chair. C’est à une véritable (re)prise de la parole que les lecteurs sont conviés. Un tour de force réussi pour ce premier roman.
Loubna Serraj recevra une dotation de 10 000 euros et bénéficiera d’une campagne de promotion de son ouvrage.
Paru au Maroc aux éditions La Croisée des chemins en février 2020, Pourvu qu’il soit de bonne humeur a été coédité en France aux éditions Au diable vauvert en mars 2021.
Pourvu qu’il soit de bonne humeur fait également l’objet d’un projet de coédition dans plusieurs pays d’Afrique (Mali, Algérie, Tunisie, Guinée Conakry et Côte d’Ivoire) dans le cadre du Club d’Oujda, un collectif d’éditeurs africains et français attachés à la circulation des œuvres. La visibilité donnée par le Prix Orange du Livre en Afrique viendra accompagner cette diffusion, partout où elle aura lieu.
A savoir sur le livre :
Deux époques. Deux couples. Deux voix.
Non, plusieurs voix qui traversent le temps pour raconter une vie, deux vies, leurs vies.
À travers une histoire, tour à tour inscrite dans le passé et le présent, aussi parsemée de violence ordinaire que de passion rebelle, le murmure Pourvu qu’il soit de bonne humeur d’abord inaudible, se renforce, devient mantra et arrache sa propre bulle de liberté, inestimable hier comme aujourd’hui.
Comment être libre quand l’idée même de liberté n’est pas envisageable ?
Comment résister à une guerre de l’intime où les bruits des canons deviennent ceux de clés tournant dans la serrure d’une porte ou de pas se rapprochant doucement mais sûrement ?
Comment la peur peut s’insinuer dans les couloirs du temps pour faire passer un message ? Quel message ?
Maya. Lilya. Deux voix. Deux femmes. Deux époques.
Une intensité. Celle que provoque la liberté.
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