Le discours royal célébrant le 47e anniversaire de la Marche verte réaffirme la dimension africaine des « provinces du sud » ainsi que le rôle que sera amené à jouer le Gazoduc Nigéria-Maroc comme pont liant l’Afrique de l’Ouest à l’Europe.
Par ce discours prononcé à l’occasion de la célébration du 47ᵉanniversaire de la Marche Verte, Mohammed VI a mis en avant la profondeur africaine incarnée par les « provinces du Sud ». « Le Sahara marocain a constamment constitué un lien entre le Maroc et sa profondeur africaine sur les plans humains, culturels et économiques », affirme le monarque dimanche 6 novembre. Le roi du Maroc a ainsi présenté un bilan d’étape du développement économique du Sahara, ce dossier dont le processus de consolidation est entré aujourd’hui dans « une phase cruciale ».
Loin de la dimension politique, le programme de développement des « provinces du Sud », doté d’une enveloppe budgétaire de 77 milliards de dirhams (7,08 milliards $), avec un taux d’engagement de 80% du budget alloué, a atteint une grande partie de ses objectifs comme le souligne le discours royal. Citant à ce titre des projets d’infrastructure et d’équipement comme la voie express Tiznit-Dakhla, le Roi a annoncé que ce projet est d’ores et déjà en phase d’achèvement.
Cet attachement ferme du souverain chérifien au développement économique et social du Sahara se manifeste également à travers son appel lancé aux acteurs du secteur privé, en les incitant à rehausser le niveau d’investissement notamment dans des projets à vocation sociale, tout en appelant à explorer de nouveaux horizons notamment dans les secteurs porteurs de l’économie bleue et des énergies renouvelables.
Le pari de l’intégration ouest-africaine
Le Gazoduc Nigéria-Maroc, ce deuxième volet du discours royal, dans lequel le souverain a rappelé la dimension géopolitique de ce projet structurant, qui promet d’« arrimer l’Afrique et l’Europe », à l’heure où les pays européens souhaitent de plus en plus réduire leur dépendance au gaz russe. Il a également exprimé son souhait que ce gazoduc soit profitable à « l’ensemble de la région de l’Afrique de l’ouest, dont la population dépasse 440 millions d’habitants ».
Au total, 15 pays sont concernés par les opportunités et les garanties qu’offre ce projet en matière de sécurité énergétique et de développement socio-économique et industriel.
Dans ce sillage, le roi du Maroc s’est également félicité de l’appui des institutions financières régionales et internationales, qui ont exprimé « leur souhait d’apporter leur concours effectif » à la mise en œuvre de ce projet. Et de rappeler le mémorandum sur le projet de Gazoduc Nigeria-Maroc (NMGP), qui a été paraphé le 15 septembre, par les dirigeants de la National Nigerian Petroleum Company Limited (NNPC), de l’Office marocain des hydrocarbures et des mines (ONHYM) et par un haut responsable de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) chargé de l’énergie.
Long de 6 000 km, ce gazoduc devrait permettre d’acheminer plus de 5 000 milliards de mètres cubes de gaz naturel depuis le Nigeria, en passant notamment par le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Liberia, la Sierra Leone, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Gambie, le Sénégal et la Mauritanie, jusqu’au Maroc. De là, il sera connecté directement au gazoduc Maghreb-Europe (GME) et au réseau gazier européen.
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