La Tunisie va recevoir une nouvelle aide de 400 millions de $ pour venir en aide à 900 000 ménages soit 30% de la population, considérés comme « pauvres et à faible revenu »
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Denys Bédarride
jeudi 10 novembre 2022 Dernière mise à jour le Jeudi 10 Novembre 2022 à 07:00

Après -8,7% en 2020 et +3,1% en 2021, les perspectives de croissance 2022 ont été révisées à la baisse de +3,1 à +2,2% par le FMI à l’occasion de la sortie du dernier « World Economic Outlook » d’automne, et ne sont que de +1,6% pour 2023.

Le choc de la hausse des prix des hydrocarbures et des denrées alimentaires largement importés, s’il est en grande partie absorbé par le système de subventions des prix des produits de base, érode le pouvoir d’achat, menace les approvisionnements du pays et accroit encore les tensions financières déjà élevés de la Tunisie : de 4,9% fin 2020, l’inflation est remontée à 9,2 % en septembre 2022 et les difficultés d’approvisionnement en hydrocarbures et produits alimentaires par les monopoles publics se sont multipliées. 

Les conséquences de la crise russo-ukrainienne menacent également les moteurs de reprise que furent en 2021 et jusqu’à cet été la demande européenne et le tourisme.

L’explosion du coût des importations d’énergie et de denrées agricoles met la balance des paiements sous pression. 

Après s’être résorbé de 8,4% du PIB en 2019 à 5,4% en 2021 pendant la crise sanitaire, le déficit courant pourrait atteindre 9,1% du PIB cette année, selon le FMI malgré la hausse continue des transferts des Tunisiens de l’étranger (+17% 1,2 Md USD au 1er semestre) et la reprise des revenus du tourisme (+87% à près de 1 Md USD sur les 9 premiers mois). 

Le déficit commercial sur les 9 premiers mois de l’année s’est en effet creusé de 7,1MdTND en un an pour atteindre 19,2 Md TND (6 Md USD), sous l’effet de la hausse record des importations d’énergie et de produits agricoles. Les tensions persistent sur le financement du déficit courant : l’attractivité du pays continue de décliner et les entrées de capitaux – prêts étrangers et IDE- ont nettement diminué. 

Alors que le dinar s’est déprécié de 13% par rapport au dollar depuis le début de l’année passant de 2,90 à 3,28 TND/USD, les réserves en devises baissent régulièrement depuis le pic de 162 jours d’importation fin 2020 pour s’établir actuellement à 103 jours (7,1 Mds USD).

Source : Ambassade de France en Tunisie

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