A l’exception du Liban, tous les pays du Proche-Orient doivent composer avec un accès limité et restreint à l’eau renouvelable, qui les place en situation de stress hydrique ou de déficit structurel. Quelles sont les solutions ?
L’Egypte s’approche du niveau de stress hydrique ( inférieur à 500 m3 par habitant et par an en source renouvelable) qu’elle pourrait atteindre d’ici 2025, seuil que l’Iran pourrait également atteindre d’ici 2040. Le déficit de ressource en eau est de plus de un milliard de m3 en Israël et représente plus de 50% de la demande en Jordanie, tandis que la consommation d’eau en Palestine n’est plus de 70 l/hab/jour.
Si le Liban et l’Irak sont relativement plus riches que leur voisins en ressources naturelles en eau, celles-ci sont soit mal gérées, soit mal exploitées et inégalement réparties.
60% des eaux de surface de la région sont traversées par une frontière et tous les pays partagent au moins un aquifère avec un autre pays, ce qui accentue l’importance d’une gestion coopérative des ressources en eaux communes.
Les inefficacités du secteur agricoles entrainent, selon les pays une captation de 50% à 90% de la consommation en eau, alors qu’il est le secteur le moins important en termes de valeur ajoutée. Par ailleurs, la croissance démographique exerce une pression supplémentaire, en particulier dans les pays les plus peuplés (Egypte, Irak, Iran).
En conséquence, tous les pays de la région procèdent à une surexploitation marquée et insoutenable de leurs ressources naturelles.
Cette surexploitation aggrave le déficit structurel des pays qui n’ont pas nécessairement les moyens ni les capacités de développer des solutions artificielles alternatives comme le dessalement ou le traitement des eaux usées , couteuses et souvent polluantes.
En raison de finances publiques contraintes, le sous-investissement est important et les pertes oscillent entre 30% et 50% dans la distribution de l’eau, sauf en Israël.
Pourtant, malgré la rareté de l’eau, la région applique les tarifs les plus faibles au monde et 2% du PIB à l’octroi de subventions, à l’exception de l’Egypte suite aux décisions prises dans le cadre du programme FMI et d’Israël où la politique de tarification intègre une stratégie de responsabilisation du consommateur.
Alors que le secteur de l’eau et de l’assainissement est l’un des principaux domaines d’intervention des bailleurs bilatéraux et multilatéraux dans la région, l’adoption de techniques d’irrigation plus économes en eau ainsi que la réutilisation des eaux usées pour l’agriculture présentent des perspectives intéressantes, puisque 83% des eaux usées ne sont pas réemployées.
Un travail sur la substitution au pompage des aquifères fossiles serait également souhaitable.
Source : Ambassade de France au Liban.
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