L’Egypte est le premier importateur mondial de blé. Face à l’opportunité économique que représente ce marché, les principaux fournisseurs mondiaux se livrent une rude concurrence pour y gagner des parts.
En 2022, l’Ukraine a perdu sa place de second exportateur de blé à l’Egypte au profit de la Roumanie. Dans le sillage de la guerre avec la Russie ayant démarré le 24 février dernier et qui a endommagé ses capacités logistiques, le pays n’a envoyé que 845 587 tonnes de la céréale, soit environ 9 % du total des importations de l’Egypte contre 21 % un an plus tôt selon des données relayées par Reuters.
Pendant ce temps, la Roumanie expédiait 1,3 million de tonnes de blé, ce qui représente 13,6 % des achats totaux du pays africain. Dans l’ensemble, les importations de blé de l’Egypte ont chuté de 18,7 % à 9,5 millions de tonnes en raison de la hausse globale des prix et des problèmes d’accès aux devises étrangères rencontrés par le secteur privé.
En dépit de ce contexte, il faut souligner que la Russie a réussi à faire passer sa part dans les importations totales du pays à 57 % contre 50 % un an plus tôt même si les volumes ont reculé d’une année sur l’autre à 5 millions de tonnes (- 6,7 %).
Selon les analystes, cette domination sur le marché égyptien devrait encore se renforcer cette année avec la récolte record de blé attendue en Russie qui devrait encore améliorer la compétitivité de sa céréale qui est déjà la moins chère du monde en dépit de la hausse des primes d’assurance pour le transport sur la mer Noire.
L’ex-URSS a d’ailleurs remporté récemment un appel d’offres égyptien portant sur la livraison de 40 000 tonnes de la graminée. « Le prix est le premier déterminant du choix. Nous lançons des appels d’offres, nous vérifions les coûts franco à bord, les prix du fret et nous achetons, quelle que soit l’origine », souligne Ali Moselhy, ministre de l’Approvisionnement.
Pour rappel, l’Egypte consomme annuellement près de 20 millions de tonnes de blé.
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