jeudi 2 mars 2023
Dernière mise à jour le Jeudi 2 Mars 2023 à 08:00
En 2022, la France a importé davantage de gaz issu des pays du bassin Méditerranéen et du Moyen-Orient pour compenser l’arrêt de l’importation du gaz russe. Elengy, gestionnaire de trois terminaux méthaniers dans les ports français de Marseille-Fos et de Nantes, revient sur cette année historique avec pas moins de 232 TWh déchargés. Reportage vidéo.
Ceux qui redoutaient une pénurie consécutive à la fermeture du gazoduc russe se sont trompés. En 2022, la quantité de gaz déchargée sur les trois terminaux Elengy, en France, est supérieure de 65 %, soit 91 TWh supplémentaire, à la quantité qui aurait dû arriver de Russie.
Premier importateur de gaz en Europe en 2022, la France a consommé 460 TWh dont la moitié, 232 TWh, délivrée par Elengy, filiale de GRT Gaz au sein du groupe Engie. Pour 2023, la consommation nationale devrait encore progresser pour franchir le cap des 500 TWh.
Photo ci-dessus : Nelly Nicoli, directrice générale d’Elengy depuis juin 2022. ©NBC
Du jamais vu comme l’explique Nelly NICOLI, directrice générale d’Elengy : « Les terminaux méthaniers ont connu une activité exceptionnelle avec un taux d’utilisation de 95%. Au printemps dernier, nous avons optimisé les capacités de stockage de Fos-Cavaou, de plus de 30 TWh, immédiatement commercialisées en 2022, 2023 et 2024. La question du dimensionnement se pose car les terminaux sont utilisés au maximum. Nous n’avons plus de souplesse. Les terminaux méthaniers ont été une réponse importante aux conséquences de la guerre russo-ukrainienne qui a provoqué une crise exceptionnelle sur le marché de l’énergie ».
Historiquement, l’Algérie et la Norvège fournissent du gaz à la France. À lui seul le gaz algérien occupe la totalité des 80.000 m3 du terminal méthanier de Fos-Tonkin. D’autres sources proviennent du Qatar, d’Égypte et des États-Unis.
Photo ci-dessus : Gestionnaire d’infrastructures gazières Elengy possède une capacité de stockage de 770 000 m3 répartie entre Fos et Montoir-de-Bretagne. ©Elengy
11 milliards de m3 de GNL regazéifié à Fos
Pour faciliter son transport, le GNL (gaz naturel liquéfié) dans les pays producteurs est transporté par voie maritime à -163°C pour être ensuite réchauffé avec de l’eau et repasser à l’état gazeux pour sa livraison dans le réseau de GRT Gaz. Au total, 11 milliards de m3 de GNL ont été regazéifiés sur les deux terminaux de Fos-Cavaou et Tonkin-Elengy l’an dernier. Malgré les soubresauts liés à l’envolée du prix du gaz, l’activité va s’intensifier, le gaz étant un vecteur de la décarbonation de l’industrie et de la mobilité lourde.
Un Hub GNL
« Les poids lourds qui parcourent de longues distances ne peuvent pas être alimentés avec de l’électricité donc le gaz est une réponse, il est plus vertueux que les fuels lourds. Le maritime a choisi d’investir dans des nouveaux navires au GNL contribuant au développement des activités de soutage. Le GNL de nos terminaux sert de carburant pour les navires », complète la directrice générale.
Compte tenu du positionnement stratégique des terminaux français, Elengy a développé une activité de hub GNL : transbordement, soutage, livraison des camions et des navires, expédition par voie ferroviaire vers l’Est de la France et en Allemagne. Un stockage satellite à Reichstett est à l’étude.
Elengy multiplie les collaborations et les travaux de R&D pour parvenir à substituer ce gaz fossile par du gaz de synthèse et du biogaz. Parmi les plus avancés, le projet « Méthamorfos » consistant à produire du bioGNL à partir du biogaz issu de l’unité de valorisation organique du centre de traitement des déchets Everé, à Fos-sur-Mer, près de Marseille. Un projet développé également en collaboration avec les entreprises françaises TotalEnergies et CMA CGM pour ravitailler à terme les porte-conteneurs au bioGNL.
Photo ci-dessus : Un méthanier accosté au sein d’une unité de liquéfaction de gaz à Oman, en périphérie de Mascate, dans la région d’Ash Sharqiyah. ©NBC
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