Depuis quelques mois, Israël ressent le retournement mondial qui affecte la high tech, tendance accentuée par l’incertitude politique interne. La tendance à l’inflation (5% en Israël) s’accompagne d’une hausse du taux directeur, qui a été relevé 9 fois en un an et s’établit à 4,75%. Cette évolution marque la fin de l’argent bon marché et d’une hausse continue du prix des actifs. En Israël plus qu’ailleurs, les investisseurs sont devenus plus sélectifs. Ils délaissent le capital risque qui alimentait la tech israélienne, alors que le pays représentait il y a trois ans 20 à 25% du capital risque mondial.
L’innovation technologique a été le moteur économique d’Israël pendant ces dix dernières années.
La montée en puissance spectaculaire du secteur de la tech a créé une dépendance économique, puisqu’il représente désormais 11% des emplois, le quart de l’IRPP et plus de 1/6ème du PIB.
Depuis quelques mois, Israël ressent le retournement mondial qui affecte la high tech, tendance accentuée par l’incertitude politique interne.
La tendance à l’inflation (5% en Israël) s’accompagne d’une hausse du taux directeur, qui a été relevé 9 fois en un an et s’établit à 4,75%. Cette évolution marque la fin de l’argent bon marché et d’une hausse continue du prix des actifs. En Israël plus qu’ailleurs, les investisseurs sont devenus plus sélectifs ; ils délaissent le capital risque qui alimentait la tech israélienne, alors que le pays représentait il y a trois ans 20 à 25% du capital risque mondial.
Depuis longtemps, les évolutions du NASDAQ étaient corrélées à celles des investissements en Israël.
Ce n’est toutefois plus le cas depuis quelques mois : le NASDAQ semble repartir à la hausse alors que l’indice Tel Aviv Technology continue de baisser, suivant en cela l’évolution du capital risque dans le monde. Ce découplage est d’autant plus marqué en Israël car le capital risque – dont l’horizon est de dix à quinze ans – s’accommode mal des incertitudes politiques.
La contribution d’Israël à la galaxie des start-ups innovantes continuera à s’imposer, mais la question est de savoir où le capital intellectuel israélien sera localisé/enregistré, et par conséquent imposé.
La tendance nouvelle à l’immatriculation de certaines structures à l’étranger pourrait, à terme, avoir des conséquences car la propriété intellectuelle des innovations échappera en partie au contrôle du fisc israélien. La productivité nationale, qui est tirée par la high tech, pourrait aussi s’éroder. Autre conséquence de cette conjoncture, la hausse décennale de la monnaie israélienne est victime du dégonflement de la « bulle numérique » et de la montée des incertitudes politiques. Des incertitudes qui semblent d’ailleurs plus inquiéter les investisseurs américains que français.
Recherche de main d’œuvre et malaise politique semblent en effet se combiner pour amorcer une délocalisation partielle de la tech israélienne.
La main d’œuvre israélienne formée est rare et onéreuse ; les entreprises de la tech avaient donc déjà externalisé certaines fonctions de programmeurs et analystes en Russie, en Ukraine, voire dans les Balkans ou en Inde (estimation globale supérieure à 30 000 postes). La guerre et les sanctions (mobilisation en Ukraine, difficultés de paiement en Russie) sont venues partiellement remettre en question ce choix.
Les contraintes d’offre et de compétitivité salariale de la tech israélienne qui étaient manifestes dès 2022, n’étaient alors pas suffisantes pour enclencher un mouvement de délocalisation. En revanche, depuis quelques mois, certains entrepreneurs regardent vers l’extérieur pour développer leur entreprise.
Source Ambassade de France en Israël
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