Les échanges commerciaux, l’agriculture, l’économie bleue, le transport maritime ont alimenté les débats de la 15ème édition des rencontres Algérie qui se sont tenues les 5, 6 et 7 mars 2024 à Paris, Lyon et Marseille où Ecomnews Med. L’Algérie est le 24ème client et fournisseur de la France avec 4,5 milliards d' € à l’export et 6,6 milliards € à l’import
Conférences, tables-rondes et networking entre entrepreneurs français et algériens ont animé les 15ème rencontres de Business France avec l’Algérie les 5, 6 et 7 mars 2024 à Paris, Lyon et Marseille.
Kamel Moula, président du Conseil du Renouveau économique algérien, a brossé le tableau de l’économie algérienne qui, depuis plusieurs années, favorise la production locale pour les importations. « Nous produisons 80% de nos besoins en produits pharmaceutiques. Sanofi est très présent en Afrique. Par ailleurs, beaucoup d’électroménager avec SEB est fabriqué en Algérie, les gens ne le savent pas ! Nous croyons que les choses peuvent changer ! », affirme le patron des laboratoires Venus qui plaide en faveur d’un rapprochement bilatéral.
Le 7 mars, au Palais de la Bourse de la CCI Aix-Marseille-Provence, le représentant du patronat algérien souligne la présence de grands groupes internationaux tout en pointant l’insuffisance des entreprises françaises sur place.
500 entreprises françaises sont implantées en Algérie représentant 40 000 emplois directs et 100 000 emplois indirects.
A lui seul, le groupe CMA CGM emploie 400 personnes et de très nombreux établissements secondaires français, dans la commission de transport et le maritime, sont présents en Algérie.
© Nathalie Bureau du Colombier – Pierre Antoine Villanova et Kamel Moula
« Vers un corridor vert entre Marseille et Alger »
Lors de cette matinée de tables-rondes du 7 mars, le transport maritime et la décarbonation ont alimenté les débats. Le directeur général de Corsica Linea, Pierre-Antoine Villanova, a présenté le développement de l’offre maritime sur Alger, Bejaia et Skikda au départ de Marseille et Sète depuis l’été 2023.
« Sur un million de personnes qui voyagent chaque année entre la France et l’Algérie, 250 000 traversent sur les lignes de Corsica Linea. Nous allons diminuer de 40% entre 2022 et 2030 notre empreinte carbone. Après l’ère des partenariats dans les technologies de l’information, des opportunités s’ouvrent dans le domaine énergétique. L’idéal serait de créer un corridor vert entre Marseille et l’Algérie », suggère le dirigeant de la compagnie maritime. Les dirigeants de Sonatrach et TotalEnergies ont détaillé leurs stratégies en faveur de la production d’énergies renouvelables.
© Nathalie Bureau du Colombier – Abdelkrim Dziri, Responsable du Business Development, énergies renouvelables de TotalEnergies
L’appétit du MIN Marché Marseille Méditerranée pour les citrons algériens
Le groupe français a investi 4 milliards d’€ dans les énergies renouvelables en Algérie et signé en 2023 un nouvel accord avec Sonatrach pour les 25 prochaines années.
« Une centrale photovoltaïque de 120 MW est en cours de construction. Nous travaillons aux côtés de TotalEnergies sur la déperdition de méthane en investissant dans des caméras thermiques. Nous avons passé un protocole d’accord avec l’Allemagne portant sur de la production d’hydrogène destiné à l’export », détaille Mohamed Seghir Reda Baali, directeur division association, activité exploration et production de Sonatrach. Au-delà du renforcement du partenariat énergétique, les débats ont également porté sur les flux agroalimentaires entre les deux pays.
« Mieux vaut faire venir des citrons d’Algérie que d’Argentine », lance Christian Burle, vice-président de la métropole Aix-Marseille chargé de l’Agriculture et président du MIN, Marché Marseille Méditerranée.
« Nous souhaitons étendre notre partenariat avec l’Algérie. Les conteneurs partent chargés de viande et malheureusement ils reviennent à vide », déplore le nouveau directeur général du MIN Didier Ostré. L’agriculture subsaharienne prend un nouveau virage comme l’explique Moncef Bourkouk, directeur général de Fertimed, une société d’ingénierie de conseil chargé d’accompagner les cultivateurs.
© Nathalie Bureau du Colombier – Mohammed Haoucine expert réfèrent pêche
24ème client et fournisseur de la France
« L’Algérie est autosuffisante, les opérateurs ont compris qu’il fallait produire pour l’export et profiter des avantages de la zone de libre échange africaine. Nous sommes en pleine croissance », affirme Moncef Bourkouk.
Depuis 2021, l’Algérie s’est dotée d’une stratégie économie bleue dotée d’un budget de 22 M€ pour mettre en œuvre des initiatives à horizon 2030.
« La production annuelle de poissons oscille entre 80 000 et 110 000 tonnes. 60% de la production est réalisée par les sardiniers et les chalutiers. Ce n’est pas beaucoup. Le MIN de la pêche souhaite passer à 200 000 tonnes en 2030. C’est jouable en misant sur l’aquaculture, si l’Algérie met les moyens ! », affirme Mohamed Haoucine, expert référent Pêche et aquaculture, programme économie bleue.
Ces tables-rondes organisées par Business France, en partenariat avec les CCI de Lyon, de Provence-Alpes-Côte d’Azur et de Marseille, ont été suivies de rencontres B to B.
L’Algérie est le 24ème client et fournisseur de la France avec 4,5 mds € à l’export et 6,6 milliards € à l’import en 2022.
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