Screenshot
#Decideurs #Election #Institutions #Politique #ALGERIE
journaliste_ecomnews
lundi 9 septembre 2024 Dernière mise à jour le Lundi 9 Septembre 2024 à 09:43

Le peuple algérien était appelé aux urnes ce samedi 7 septembre pour élire un nouveau président de la République, dans un scrutin crucial pour l’avenir du pays. Avec 94,65 % des voix, Abdelmadjid Tebboune a largement remporté cette élection, assurant ainsi un second mandat de cinq ans. Ce résultat, annoncé par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), marque une continuité dans le leadership du pays.

Abdelmadjid Tebboune, candidat indépendant, a distancé ses deux rivaux, Youcef Aouchiche du Front des forces socialistes (FFS) et Abdelaâli Hassani Cherif du Mouvement de la société pour la paix (MSP), qui ont respectivement obtenu 2,16 % et 3,17 % des suffrages. Le président sortant avait exprimé son optimisme quant au déroulement de cette campagne, la qualifiant de « très propre », et saluant le comportement démocratique des candidats.

Un taux de participation contesté

Selon l’ANIE, le taux de participation national s’élevait à 48,03 % à la clôture des bureaux de vote à 20h00, bien que certaines régions aient vu leurs horaires prolongés pour tenter de mobiliser davantage d’électeurs. Toutefois, plusieurs voix ont contesté ces chiffres. Le MSP, par exemple, a dénoncé des « pressions » exercées sur certains responsables de bureaux de vote, accusant l’ANIE de gonfler artificiellement les taux de participation.

En effet, malgré les données officielles, il semblerait qu’une forte abstention ait marqué ce scrutin. Sur les 24,5 millions d’électeurs inscrits, seuls 5,32 millions ont voté pour Abdelmadjid Tebboune. Une estimation plus réaliste situerait le taux de participation autour de 20 %, renforçant ainsi la perception d’un désintérêt général de la population pour une élection dont l’issue semblait connue d’avance.

Des défis économiques et politiques majeurs

Abdelmadjid Tebboune a promis de poursuivre son programme ambitieux pour le pays, en s’appuyant notamment sur la manne énergétique dont dispose l’Algérie, premier exportateur africain de gaz naturel. Il a affirmé vouloir faire de l’Algérie « la deuxième économie d’Afrique ». Cependant, la tâche s’annonce complexe, dans un contexte de corruption généralisée et de défiance populaire vis-à-vis du système politique.

Le président algérien devra trouver un équilibre entre modernisation économique et stabilité politique, tout en répondant aux attentes d’une population de plus en plus critique à l’égard de ses dirigeants. La forte abstention enregistrée lors de cette élection illustre ce fossé croissant entre le gouvernement et les citoyens.

Le soutien de la France et la coopération bilatérale

Peu après l’annonce des résultats, le président français Emmanuel Macron a adressé ses félicitations à Abdelmadjid Tebboune, soulignant l’importance de la relation entre les deux pays. Paris souhaite poursuivre le « partenariat ambitieux » initié en août 2022 lors de la visite de Macron à Alger, notamment en matière de coopération économique, de sécurité et de lutte contre le terrorisme.

Ce dialogue entre la France et l’Algérie se trouve renforcé par la présence de l’Algérie au Conseil de sécurité des Nations Unies, ouvrant de nouvelles perspectives pour la collaboration régionale et internationale. L’Élysée a réaffirmé son engagement à accompagner l’Algérie dans ce nouveau mandat, en misant sur une relation « respectueuse et amicale » entre les deux nations.

Abdelmadjid Tebboune entame donc un second mandat sous le signe de la continuité, mais les défis restent nombreux. Entre les promesses de modernisation économique, les tensions politiques internes et une légitimité démocratique fragilisée, les cinq prochaines années s’annoncent décisives pour l’avenir de l’Algérie.

Réagissez à cet article

Vos commentaires

Rejoignez la discussion

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *