Screenshot
#Climat #Environnement #RechauffementClimatique #MAROC
Agence Ecofin
samedi 12 octobre 2024 Dernière mise à jour le Samedi 12 Octobre 2024 à 07:00

Le rapport souligne que les fortes températures estivales, la disparition des plages et la hausse de la fréquence des incendies pourraient refroidir les ardeurs des vacanciers et réduire l’attractivité des régions côtières dans l’ensemble des pays du pourtour méditerranéen.  

Les effets du changement climatique comme l’érosion littorale, les vagues de chaleur et les incendies de forêt pourraient causer la perte de 32% des emplois dans le tourisme côtier au Maroc d’ici 2035, selon un rapport publié le 24 septembre dernier par la Banque mondiale.

Intitulé « Climate change impacts on the blue economy in Morroco : prospects for jobs in coastal tourism », le rapport précise que le tourisme est un moteur majeur de l’économie marocaine. En 2019, ce secteur a contribué à hauteur de 7 % au PIB du pays, et généré des recettes de 9,95 milliards de dollars. Durant cette même année, l’industrie touristique a généré 565 000 emplois directs, dont 300 000 emplois dans le tourisme côtier.

Cette activité économique stratégique est cependant fortement menacée par le dérèglement climatique. A l’instar des autres pays du pourtour méditerranéen, le Maroc est un pays à haute vulnérabilité climatique. Les températures y augmentent de 0,2 °C par décennie en moyenne depuis les années 1960, soit le double de la moyenne mondiale (+0,1 °C). 

Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la température annuelle moyenne à la surface est déjà supérieure de 1,5 °C aux niveaux préindustriels dans la région méditerranéenne. La fréquence et l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les vagues de chaleur et les sécheresses, ne cessent de progresser, ce qui accroît le risque d’incendies de forêt.

Le littoral marocain, où se concentrent environ 80 % des industries du pays et qui contribue à près de 60 % au produit intérieur brut (PIB) national, est particulièrement menacé par les effets du changement climatique. Entre 1984 et 2016, l’érosion côtière a atteint en moyenne 14 centimètres (cm) par an sur la côte méditerranéenne du pays et 12 cm par an sur la côte atlantique, soit environ le double de la moyenne mondiale.

Le tourisme côtier est ainsi devenu le segment le plus vulnérable au changement climatique de l’industrie touristique. L’érosion littorale et les inondations pourraient endommager les principales infrastructures touristiques. Étant donné que les conditions météorologiques constituent une ressource essentielle pour le tourisme côtier, des températures élevées et des incendies de forêt pourraient aussi réduire l’attrait des destinations situées sur le littoral.  

Changer de paradigme 

La Banque mondiale, qui estime que le tourisme côtier représente 30% de l’industrie touristique marocaine, a réalisé des modélisations pour estimer la baisse des dépenses de touristes et les pertes d’emplois induites par le changement climatique dans ce segment. Les analyses ont révélé que les dépenses des touristes au Maroc pourraient reculer de 8 % à 18 % d’ici à 2035.

La réduction des dépenses touristiques imputable au changement climatique pourrait ainsi se traduire par des pertes d’emplois allant de 14 % à 32 % d’ici à 2035. Les restaurants et les hôtels pourraient subir les pertes relatives les plus importantes, suivis par les services de divertissement et les arts, ainsi que par le secteur des transports.  Les petites entreprises sont aussi particulièrement vulnérables, car la capacité financière pour faire face à des chocs importants leur fait généralement défaut.

Pour limiter les effets néfastes du changement climatique sur le tourisme côtier au Maroc, la Banque mondiale recommande aux autorités d’opérer un changement de paradigme pour passer du modèle traditionnel des 3 S (Sea, Sand & Sun/ mer, sable et soleil) à un modèle de tourisme plus durable et plus résilient.

Dans ce cadre, l’intérêt doit notamment se porter sur le développement de l’écotourisme, l’utilisation de matériaux de construction et de techniques de rafraîchissement traditionnels, la préparation de plans régionaux de gestion intégrée des zones côtières, l’encouragement des investissements dans des mesures de décarbonation telles que l’installation d’appareils écoénergétiques et de panneaux solaires et le recours à des solutions fondées sur les infrastructures et des solutions fondées sur la nature, comme le rechargement en sable des plages, la préservation des zones humides, la restauration des forêts côtières et l’installation de brise-lames.

Réagissez à cet article

Vos commentaires

Rejoignez la discussion

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *