Au Maroc, la tomate est la première source de recettes d’exportations de l’industrie horticole devant les fruits rouges et les agrumes. La hausse des exportations vers l’UE, son principal marché, provoque depuis quelques années des frictions avec plusieurs États membres du bloc économique.
La Coordination des organisations d’agriculteurs et d’éleveurs espagnols (COAG) prévoit d’engager des poursuites judiciaires contre les importateurs de tomates marocaines pour « fraude fiscale » devant la Cour des comptes de l’Union européenne (CCE).
Cette annonce rapportée le lundi 20 janvier par le site spécialisé Fresh Plaza, s’appuie sur les déclarations d’Andrés Góngora, représentant de la COAG.
L’organisation accuse en effet le Maroc d’avoir largement dépassé la limite annuelle d’importation sans droits de douane, fixée à 285 000 tonnes de tomates à un prix minimum de 0,46 euro par kilogramme, conformément à l’accord de libre-échange conclu avec l’Union européenne entre 2019 et 2024.
Selon les estimations de la COAG, environ 230 000 tonnes de tomates supplémentaires auraient été introduites chaque année sur le marché, échappant ainsi aux droits de douane sur cette période.
« Nos calculs indiquent que les importateurs de tomates marocaines auraient dû verser 71,7 millions d’euros en droits d’importation à l’Espagne sur les cinq dernières années pour ces excédents », a déclaré M. Góngora. Bien que les détails des poursuites judiciaires annoncées restent à préciser, cette démarche si elle aboutit pourrait aggraver les tensions commerciales entre le Maroc et les pays de l’Union européenne.
En 2024, des organisations de producteurs en Espagne, mais aussi en France, au Portugal et en Italie, ont manifesté parfois de manière violente contre l’augmentation des importations de tomates marocaines qu’elles perçoivent comme une menace pour leur rentabilité.
Selon les données compilées par l’Office statistique de l’Union européenne (Eurostat) le Maroc a expédié 528 773 tonnes de tomates à destination des pays du bloc communautaire entre octobre 2023 et septembre 2024, soit 2 % de moins que l’année précédente (539 307 tonnes).
Sur ladite période, les importations depuis la France ont légèrement augmenté atteignant 427 000 tonnes, ce qui en fait le principal débouché pour la filière marocaine au sein de l’UE.
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