La nomination de Michket Slama Khaldi intervient dans un contexte d’instabilité et de tensions économiques. La nouvelle ministre devra montrer sa capacité à redresser la situation financière du pays.
Le président tunisien Kaïs Saïed a nommé, le mercredi 5 février 2025, Michket Slama Khaldi au poste de ministre des Finances, en remplacement de Sihem Boughdiri, sans préciser les raisons de ce limogeage. Ancienne magistrate et présidente de la Commission nationale de réconciliation pénale, elle hérite d’un portefeuille stratégique, alors que la Tunisie traverse une période de turbulences économiques.
Tunisie peine à stabiliser ses finances publiques. Avec une dette élevée, des déficits budgétaires persistants et des pénuries de produits de première nécessité, le pays est sous la surveillance du Fonds monétaire international (FMI).
Malgré un accord préliminaire en octobre 2022 pour un programme de 1,9 milliard de dollars en échange de réformes, le gouvernement tunisien reste réticent face aux exigences du FMI, notamment la suppression des subventions aux produits de base.
Par ailleurs, l’inflation, bien qu’en recul (de 9,3% en 2023 à 7% en 2024), continue d’éroder le pouvoir d’achat des Tunisiens. Le chômage quant à lui, reste stable à 16% au troisième trimestre 2024, soulignant la persistance des difficultés sur le marché du travail.
La mission de Michket Slama Khaldi s’annonce délicate. Elle devra trouver un équilibre entre la nécessité de stabiliser les finances publiques et celle d’éviter une aggravation des tensions sociales.
Dans ce contexte, elle devra également rassurer les créanciers internationaux et restaurer la confiance des investisseurs.
D’après les prévisions du FMI, le déficit budgétaire tunisien devrait légèrement diminuer en 2025 pour atteindre 3,4% du PIB, contre une estimation de 3,5% en 2024. En revanche, la dette publique devrait poursuivre sa hausse, passant de 83,7% à 84,3% sur la même période.
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