Le gouvernement algérien veut accélérer la transformation numérique pour en faire un pilier du développement socioéconomique. Par exemple, l’exécutif a récemment appelé les opérateurs télécoms à renforcer l’infrastructure numérique nationale et généraliser la connectivité dans le pays.
Abdelmadjid Tebboune, président de la République d’Algérie, a recommandé la prise de mesures pour accélérer le processus de numérisation lors du Conseil des ministres du 9 février. Pour lui, cela s’inscrit dans le cadre de « l’orientation vers des réformes profondes qui requièrent des statistiques précises et actualisées, pour prendre la bonne décision, transparente et appropriée ».
Le président a ordonné l’envoi immédiat d’une commission d’enquête auprès de l’Autorité de régulation de la poste et des communications électroniques (ARPCE) afin d’examiner l’entrave à la délivrance des autorisations d’exploitation des équipements de numérisation destinés au Haut-commissariat à la numérisation.
Il a également exigé une clarification des priorités du processus de numérisation, en mettant l’accent sur les enjeux économiques et financiers ainsi que sur la gestion des biens fonciers, qu’ils soient publics ou privés, considérés comme des éléments stratégiques relevant de la souveraineté nationale.
Le processus de numérisation peut s’inscrire dans le cadre de la stratégie nationale de transformation numérique de l’Algérie. La stratégie traduit la vision du gouvernement de développer la société de l’information en généralisant l’utilisation des TIC dans tous les secteurs de l’économie.
Pour le moment, le pays se classe à la 116ᵉ place mondiale selon l’indice de développement de l’e-gouvernement 2024 des Nations unies avec un score de 0,5956 sur 1. Le pays est au-dessus des moyennes sous-régionale (0,5276) et africaine (0,4247), mais en dessous de la moyenne mondiale (0,6382).
Il convient toutefois de rappeler que le projet de transformation numérique est également ralenti par les problèmes de connectivité. Sid Ali Zerrouki, ministre de la Poste et des Télécommunications, a récemment exhorté les opérateurs de téléphonie mobile à prendre les mesures nécessaires pour accélérer la réalisation des objectifs nationaux en matière de connectivité. Il s’agit notamment de l’amélioration de la performance des réseaux, ainsi que de la couverture de l’ensemble des zones habitées et des axes routiers.
Selon les données de l’Autorité de régulation de la poste et des communications électroniques (ARPCE), l’Algérie comptait 52,2 millions d’abonnés à la téléphonie mobile et environ 55 millions d’abonnés Internet, dont 49,2 millions d’abonnés Internet mobile, pour une population estimée à 45,6 millions par la Banque mondiale en 2023.
Cependant, l’Union internationale des télécommunications (UIT) estime à 71,2 % le taux de pénétration d’Internet, contre 85,9 % pour la téléphonie mobile. L’UIT estime également que les 3G et 4G couvraient respectivement 98,2 % et 90,4 % de la population en 2023. Le gouvernement algérien a même identifié 1400 zones faiblement peuplées qu’il essaie actuellement de couvrir en téléphonie et en Internet mobile 4G.
Réagissez à cet article