L’Algérie et l’Espagne vont renforcer leur coopération sécuritaire, notamment dans la lutte contre le terrorisme, la criminalité organisée et les réseaux de trafic de drogue et d’êtres humains

L’Algérie et l’Espagne ont réaffirmé leur engagement à renforcer la coopération sécuritaire, notamment dans la lutte contre le terrorisme, la criminalité organisée et les réseaux de trafic de drogue et d’êtres humains. Cette décision fait suite à la visite du ministre algérien de l’Intérieur, Brahim Merad, à Madrid, les lundi 24 et mardi 25 février, où il a rencontré son homologue espagnol, Fernando Grande-Marlaska.

Selon le communiqué conjoint, les deux ministres ont convenu d’intensifier l’échange d’informations stratégiques et opérationnelles afin d’anticiper les activités criminelles transnationales. La question de l’immigration irrégulière a également occupé une place de choix dans les discussions.

Fernando Grande-Marlaska a qualifié l’Algérie d’un « partenaire clé » pour l’Espagne en matière de coopération sécuritaire et de lutte contre l’immigration clandestine. Il a salué les efforts pour démanteler les réseaux de trafic d’êtres humains et a exprimé sa gratitude pour le rôle décisif de l’Algérie dans la libération de Navarro Canada Joachim, un ressortissant espagnol kidnappé en janvier dernier à la frontière algéro-malienne. 

« Nous partageons de nombreux intérêts et défis communs, qui nécessitent aujourd’hui plus que jamais, des réponses communes qui offrent des solutions efficaces », a déclaré Fernando Grande-Marlaska.

L’Algérie, à la fois pays de destination et de transit pour les migrants subsahariens, joue un rôle crucial dans la gestion des flux migratoires vers l’Europe. Face à cette situation, les autorités algériennes ont renforcé la sécurité des frontières et intensifié la lutte contre les réseaux de passeurs.

Le ministre Merad a mis en avant les résultats obtenus grâce à l’engagement des forces de sécurité, notamment l’Armée nationale populaire. Il a également souligné l’efficacité de la coopération avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui a permis le retour de plus de 8000 migrants irréguliers vers leurs pays d’origine.

Au-delà des aspects sécuritaires, cette réunion revêt une forte dimension diplomatique. Il s’agit en effet du premier échange officiel entre des officiels des deux pays depuis la crise qui a éclaté en mars 2022. Celle-ci avait été déclenchée par le soutien de Madrid à la proposition marocaine d’autonomie pour le Sahara occidental, conduisant Alger à rappeler son ambassadeur et à suspendre son traité d’amitié avec l’Espagne en juin de la même année.

Cependant plusieurs signes de rapprochement ont été observés, ces derniers mois. La nomination d’un nouvel ambassadeur algérien à Madrid en 2024 a marqué une avancée vers une reprise progressive des relations économiques. En septembre 2024, une première convention entre la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI) et la Chambre de commerce de Barcelone a posé les bases d’une relance commerciale entre les deux pays.