En dépit de ressources énergétiques abondantes, l’Irak a une production d’électricité très insuffisante. La demande augmente fortement en période de très fortes chaleurs. À l’été 2024, la production a atteint un niveau record de 27 GW pour une demande de pointe estimée à 48 GW, soit un déficit de production de 21 GW. À horizon 2030, la demande de pointe devrait dépasser 55 GW.
Les délestages sont quotidiens et en moyenne, la disponibilité de l’électricité varie entre 16 à 18 heures par jour. Cette disponibilité varie fortement d’une région à l’autre.
Les projets du secteur de l’électricité portent sur la valorisation des ressources domestiques de gaz, l’importation de gaz naturel liquéfié, l’augmentation de la capacité de production d’électricité incluant le développement des énergies renouvelables, la construction d’interconnexions électriques et la modernisation des réseaux de transport et de distribution.
Le gouvernement a pour objectif de renforcer la part du gaz dans la production d’électricité pour consacrer une part croissance de la ressource en pétrole à des productions de valeur ajoutée. Près de 50% du gaz consommé par l’Irak est aujourd’hui importé d’Iran.
L’Irak s’est par ailleurs fixé un objectif de réduction du torchage du gaz associé à la production de pétrole.
La captation et le traitement du gaz associé est passée de 53% en 2022 à 67% à fin 2024. La part du gaz traité devrait atteindre 80% fin 2025, avec un objectif d’élimination de la pratique du torchage en 2027. Ce gaz est utilisé comme combustible dans les centrales électriques.
Dans le cadre de la politique de « pression maximale » contre l’Iran, les États-Unis ont décidé début mars 2025 de ne pas renouveler la dérogation de sanctions qui permettait à l’Irak de payer ses importations d’électricité en provenance d’Iran.
L’électricité importée d’Iran représentait en période de pointe environ 1,2 GW. La décision de l’administration américaine contraint l’Irak à réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis de l’Iran et à accélérer ses programmes de diversification d’importation d’électricité.
En revanche, les importations de gaz en provenance d’Iran ne sont pas affectées par cette mesure. Autorisées dans le cadre d’une loi du Congrès américain de 2012, leur remise en cause éventuelle nécessiterait une longue procédure législative.
Plusieurs projets d’interconnexions électriques sont en cours
Une interconnexion électrique avec la Turquie a été inaugurée en juillet 2024. Sa capacité devrait doubler à partir de mai 2025, passant de 300 MW à 600 MW. En avril 2024, la première phase de l’interconnexion avec la Jordanie, d’une capacité initiale de 50 MW, avait été inaugurée.
L’objectif est une capacité de 500 MW en phase finale.
D’autres projets d’interconnexions sont en construction avec le Conseil de Coopération du Golfe (CCEAG) et l’Arabie saoudite. Le projet porté par le CCEAG passant par le Koweït aura une capacité de 500 MW. Son achèvement est prévu en 2025.
La capacité de transport d’électricité sera portée à 1,8 GW en phase finale. L’interconnexion avec l’Arabie saoudite est au stade des études et a pour objectif une capacité initiale de 1 GW.
Source Ambassade de France en Irak
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