Malgré une abondance de ressources énergétiques (5èmes réserves mondiales de pétrole, 11èmes réserves mondiales de gaz), l’Irak produit une quantité insuffisante d’électricité pour satisfaire la demande croissante de sa population. Celle-ci est estimée à 34 GW lors des périodes de pic (en été), et devrait dépasser 40 GW d’ici à 2030, alors que la production effective d’électricité n’atteint que 24 GW. En moyenne, un Irakien ne bénéficie que de 16 à 18 heures d’électricité par jour, durée qui peut grandement varier entre les régions et au gré des températures.
Cette situation résulte de plusieurs facteurs
Tout d’abord, la production effective d’électricité est bien inférieure aux 32 GW de capacités installées, en raison de la vétusté des infrastructures de production, mais également de la détérioration des réseaux de transport et de distribution d’électricité, qui subissent des pertes techniques et non-techniques évaluées par l’Agence internationale de l’Énergie à 50-60%. L’électricité est sous-facturée et rarement payée : ainsi, le total des revenus issus des factures d’électricité s’élève à 3 centimes de dollar par kWh, contre un coût de l’électricité estimé à 14 centimes/kWh. L’écart entre la production d’électricité et la demande est souvent compensée par des générateurs fonctionnant au diesel, coûteux (environ 40 centimes/kWh) et polluants.
Face à cette situation, le gouvernement souhaite valoriser ses ressources de gaz et développer l’énergie solaire
La production de gaz est insuffisante pour alimenter les centrales, obligeant le pays à importer 28 M m3 par jour à l’Iran, ce qui coûte environ 4 Mds USD par an à l’État et l’expose à de douloureuses interruptions de livraisons de gaz, fréquentes l’été. L’Irak cherche donc à valoriser ses réserves de gaz, notamment en exploitant à des fins de production d’électricité le gaz associé aux puits de pétrole dont un volume estimé à 34 M m3par jour est actuellement torché.
Par ailleurs, l’Irak entend tirer parti de son formidable potentiel d’énergie solaire, aujourd’hui quasiment inexploité – des cibles de 10 à 12 GW de capacités installées d’ici à 2030 sont régulièrement évoquées. Le mégaprojet multi-énergies de TotalÉnergies signé le 10 juillet avec le ministère du Pétrole répond en partie à ces deux priorités : valorisation de 8,5 M m3 de gaz par jour, centrale solaire d’une capacité de 1 GW.
Une modernisation du réseau électrique irakien est également nécessaire
Les protocoles d’entente que le Ministère de l’Électricité a signés en janvier et février 2023 avec Siemens et General Electric visent à y répondre. Enfin, une adaptation du cadre légal et réglementaire pourrait accompagner le développement des énergies renouvelables intermittentes – un projet de loi sur les énergies renouvelables avait été préparé par le gouvernement, avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le développement, en 2019.
Source : Ambassade de France au Liban
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