La situation économique de la Syrie reste très dégradée et les leviers de redémarrage de l’activité sont limités. Difficilement objectivable par manque de statistiques et d’études, la dégradation économique s’observe à tous les niveaux : production en deçà de son potentiel, taux de chômage estimé à 65%, pouvoir d’achat très faible. Les urgences sont nombreuses, notamment en matière d’infrastructures, de transport, de développement urbain et de questions monétaires et financières.
Sur le plan numérique, les défis sont multiples après une prise de retard technologique d’une quinzaine d’années.
Trois problématiques sont néanmoins saillantes au plan économique et financier
La première est l’insuffisante production d’électricité et son coût excessif. D’après la Banque mondiale, la capacité de production a été ramenée de 9,8 GW en 2011 à 5,4 GW en 2023, tandis que la pénurie de gaz et de carburant limite la production à environ 1,8 GW, se traduisant par un approvisionnement compris entre 2 et 4 heures par jour.
Le reste de la demande est contrainte ou adressée par des groupes électrogènes au coût exorbitant. La deuxième difficulté est la question des sanctions, dans la mesure où la faible lisibilité de moyen-terme continue à désinciter les investissements.
Enfin, la question des transactions bancaires et financièresrevient comme une préoccupation majeure et l’un des sujets névralgiques pour permettre un vrai redémarrage de l’activité et des investissements.
Les opportunités commerciales et d’investissements sont multiples mais requièrent une stabilisation de la situation et une visibilité à moyen terme.
Des investissements privés seront nécessaires dans les secteurs du BTP (cimenteries), de l’agroalimentaire (industrie sucrière) et des services de transports.
En ce qui concerne la relance de l’activité, les structures basiques de production (petite industrie, commerce de proximité, PME) devront être dynamisées pour relancer le cycle de l’activité.
Les besoins en investissements intéressent au premier chef les pays du Golfe et la Turquie
Un consortium dirigé par le groupe qatarien UCC Holding et comprenant deux sociétés turques (Kalyon Enerji et Cengiz Enerji) et une société américaine (Power International USA) a signé le 29 mai un accord de 7 Md$ avec le gouvernement syrien pour la construction de quatre centrales à gaz et d’une centrale solaire, d’une capacité totale de production de 5 GW.
En parallèle, la Banque mondiale a approuvé le 24 juin une première opération en Syrie, consistant en une subvention de 146 M$ pour réhabiliter les infrastructures de transmission et les interconnexions avec la Turquie et la Jordanie. Dans le secteur des transports, CMA-CGM a signé le 1er mai le contrat de la concession du terminal à conteneurs du port de Lattaquié pour une durée de 30 ans, prévoyant des investissements de 230 M€.
Un accord préliminaire a également été signé entre DP World et le gouvernement syrien pour le développement du port de Tartous. En outre, le gouvernement syrien a débuté des démarches pour attirer des investissements, en particulier d’entreprises du Golfe, pour un projet d’environ 300 M$ permettant d’étendre et de moderniser le réseau de fibre optique du pays (projet « Silk Link »).
Source Ambassade de France au Liban
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