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#Chine #Energie #Industrie #Investissement #MAROC
Agence Ecofin
Aujourd'hui Dernière mise à jour le Jeudi 9 Octobre 2025 à 06:17

Conformément à sa politique de transition énergétique, le Maroc accélère des programmes pour atteindre 52 % de capacité renouvelable installée d’ici 2030, un objectif fixé dans sa stratégie énergétique nationale alors que le pays reste encore fortement dépendant du charbon.

Le groupe chinois Gotion High-Tech investira 5,6 milliards de dollars dans la construction d’une gigafactory de batteries à Kénitra. Selon des informations relayées le 15 septembre, l’installation est prévue pour entrer en service au troisième trimestre 2026.

À cette échéance, l’usine doit produire jusqu’à 100 gigawattheures de batteries par an, soit l’équivalent de près de deux millions de véhicules électriques, d’après des estimations de l’Agence internationale de l’énergie.

Présentée comme un jalon clé de la politique de transition énergétique du royaume, l’usine s’implantera dans un pays encore fortement dépendant du charbon. En 2023, environ 28 térawattheures sur un total de 43 térawattheures d’électricité provenaient de cette source, soit près des deux tiers, selon le Partenariat énergétique Maroc-Allemagne.

L’usine vise à alimenter les constructeurs déjà installés au Maroc, comme Renault et Stellantis, avec pour objectif d’atteindre les marchés européens et moyen-orientaux. Conçue pour être intégrée verticalement, elle fabriquera également les anodes et cathodes nécessaires aux batteries.

Or, selon l’Agence internationale de l’énergie, la production de batteries lithium-ion est particulièrement énergivore, nécessitant entre 50 et 65 kilowattheures pour chaque kilowattheure de batterie produite.

À pleine capacité, la consommation de l’usine représenterait donc plusieurs térawattheures, soit une part significative de la production nationale. Dans ce contexte, la consommation attendue se heurte à la réalité d’un mix électrique dominé en grande partie par le charbon et le gaz.

Le Maroc affiche depuis plusieurs années une volonté de renforcer sa position dans la mobilité électrique et les technologies propres. En 2023, environ 37 à 40 % de son électricité provenaient de sources renouvelables comme l’éolien, le solaire et l’hydraulique, selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables et le ministère de la Transition énergétique.

Avec plus de 14 milliards de dollars d’exportations automobiles en 2023, d’après l’Office des changes, le Maroc consolide son rôle de plateforme industrielle tournée vers l’Europe. L’usine géante de batteries de Kénitra accentue cette dynamique et place le pays dans la course mondiale aux batteries.

Ceci alors que le règlement européen sur les batteries (EU 2023/1542), entré en vigueur en août 2023, impose des critères de développement durable devenus pleinement applicables depuis août 2025.

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