Le Premier ministre libanais désigné, Mustapha Adib, a renoncé à la formation du gouvernement après avoir échoué à réaliser cette tâche. Le président français Emmanuel Macron a qualifié cet échec de « trahison collective ».
L’annonce a été faite en direct sur les chaînes libanaises, samedi, après la réunion entre Mustapha Adib et le président libanais Michel Aoun au palais présidentiel à Baabda.
Mustapha Adib s’est excusé et s’est justifié en soulignant que « le consensus annoncé au début pour former le gouvernement n’existe plus ».
« Dès que j’ai procédé à des consultations pour former un gouvernement, plusieurs blocs politiques ont annoncé qu’ils ne nommeraient personne, malgré ma promesse de ne pas suggérer des noms qui pourraient constituer une provocation à qui que ce soit », a-t-il ajouté.
Macron : « J’ai honte »
De son côté, la présidence de la République libanaise a expliqué via Twitter que « Mustapha Adib a étalé au président Aoun les difficultés et les obstacles auxquels il était confronté dans le processus de formation du gouvernement, puis lui a présenté une lettre d’excuses pour ne pas l’avoir formé ».
La présidence libanaise a ajouté que « Michel Aoun a remercié le Premier ministre désigné pour les efforts déployés et l’a informé d’avoir accepté son désistement ».
Emmanuel Macron a fustigé, dimanche 27 septembre, la « trahison » de la classe politique libanaise. « J’ai honte » pour les dirigeants libanais, a lancé le président français lors d’une conférence de presse convoquée à la hâte au palais de l’Elysée, à Paris.
Les partis politiques s’étaient engagés auprès du dirigeant tricolore, venu à Beyrouth début septembre, à former un cabinet de ministres « compétents » et « indépendants » dans un délai de deux semaines, condition pour l’envoi de l’aide internationale nécessaire au redressement du pays.
Amal et Hezbollah pointés du doigt
La formation du gouvernement s’est notamment heurtée à des obstacles liés aux exigences du Mouvement Amal, dirigé par Nabih Berri (président du Parlement), et à celles du parti chiite Hezbollah.
Le 31 août, le président libanais Michel Aoun avait annoncé avoir chargé Mustapha Adib de former un gouvernement qui succéderait à son prédécesseur dirigé par Hassan Diab, ayant démissionné le 10 du même mois après l’énorme explosion au port de Beyrouth.
Source : Agence Ecofin.
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