Alors qu’elle anticipe une récession dans la quasi-totalité des pays maghrébins ou africains en 2020, la Banque africaine de développement prévoit une croissance de 2,2 % en Égypte. Analyse des secrets de cette résilience avec Dr El Sayed Torky, premier conseiller à la Fédération des industries égyptiennes.
« On a commencé tout de suite avec le gouvernement un dialogue permanent, et on discute des diverses réponses politiques à apporter pour garantir l’harmonisation des politiques public/privé. C’est le mot clé : harmoniser nos efforts entre les secteurs public et privé », diagnostique Dr Torky.
« Ces politiques visent à l’atténuation des impacts socio-économiques de la pandémie, poursuit-il. On a formulé nos suggestions pour une riposte économique efficace afin de soutenir nos entreprises et nos travailleurs pendant la récession, et favoriser un retour progressif et sûr au travail. »
Coopération méditerranéenne
Le 7 octobre, le représentant des industriels égyptiens est intervenu lors du Forum sur le dialogue social, quatrième conférence ministérielle de l’Union pour la Méditerranée (UpM). S’exprimant au nom du réseau BUSINESSMED, il a particulièrement mis en avant les vertus de la coopération régionale.
Nous apprécions ces opportunités de parler ensemble, de voir ce que les autres pays méditerranéens font pendant la pandémie.
Dr El Sayed Torky, Fédération des industries égyptiennes, membre de BUSINESSMED
« Il y a beaucoup de points communs entre les pays méditerranéens. C’est donc plus facile et intéressant pour nous d’écouter les autres, afin d’éviter de reproduire les mêmes fautes et d’accélérer un peu le processus chez nous. Nous apprécions ces opportunités de parler ensemble, de voir ce que les autres font pendant la pandémie. C’est une crise mondiale, mais nous retrouvons des caractères régionaux communs. »
Paré contre une 2ème vague
Tandis que 23 % des ménages égyptiens ont subi la perte d’un emploi, El Sayed Torky se montre optimiste pour affronter la deuxième vague de la crise sanitaire liée au nouveau coronavirus. Son organisation a proposé de nombreuses mesures, du report de charges à des facilités d’accès aux terres industrielles, en passant par le soutien au secteur informel et par l’augmentation des fonds de compensation pour les industries qui ont été contraintes de fermer.
« On a dépassé la période la plus difficile. Le gouvernement et les partenaires sociaux ont désormais la capacité pour absorber les chocs et répondre de façon adéquate. L’expérience de ces huit derniers mois nous a appris à vivre avec le virus, et nos 90 000 entreprises sont prêtes à faire face à une deuxième vague », positive-t-il.
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