Découvrez le condensé de l’actualité économique de la région MENA cette semaine, réalisé avec l’appui de l’ambassade de France au Liban et avec le concours des services économiques dans la région (Amman, Bagdad, Erbil, Jérusalem, Le Caire, Téhéran et Tel-Aviv).
L’actualité économique en Israël
Israël et le Soudan vont normaliser leurs relations diplomatiques, a annoncé un porte-parole de la Maison-Blanche. « Le président a annoncé que le Soudan et Israël avaient convenu de normaliser leurs relations, une nouvelle étape majeure vers la paix au Moyen-Orient », a confié le communicant Judd Deere.
Les dirigeants saoudiens ont publiquement exclu d’établir des relations avec Israël avant la création d’un État palestinien, bien qu’ils se soient réjouis des accords de normalisation entre l’État juif et les États arabes du Golfe, signés à Washington le mois dernier. Le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, a encouragé la semaine dernière l’Arabie saoudite à reconnaître Israël.
Selon les derniers chiffres, le nombre de cas actifs de coronavirus est descendu à 17 279 sur 308 572 infections confirmées depuis le début de la pandémie. 570 personnes se trouvent dans un état grave, et 223 ont été placées sous respirateur. 154 sont dans un état modéré.
La Banque d’Israël a décidé de maintenir son taux d’intérêt à court terme inchangé à 0,1 %, en prévision d’une potentielle contraction de l’économie jusqu’à 6,5 % cette année si la pandémie de coronavirus n’est pas maîtrisée.
La Banque centrale a annoncé une extension de son programme d’achat d’obligations d’État de 35 milliards de shekels pour alléger les conditions de crédit et soutenir l’activité économique et la stabilité financière.
La Banque centrale prévoit une variation du PIB de – 5 % en 2020 puis de + 6,5 % en 2021 dans un scénario optimiste, et de – 6,5 % en 2020 puis de + 1 % en 2021 dans un scénario pessimiste.
D’après la troisième estimation du Bureau central des statistiques, le PIB israélien s’est contracté de 28,8 % au deuxième trimestre 2020 par rapport au trimestre précédent, après – 6,7 % au premier trimestre 2020 (+ 4,6 % au quatrième 2019). Il s’agit de la chute la plus importante jamais constatée depuis la création d’Israël.
Selon le Bureau central des statistiques (Labour Force Survey), le taux de chômage (recherche d’emploi, congé sans solde, absence ou toute autre raison liée à la propagation de la Covid-19) s’est élevé à 14,2 % en septembre, après 11,3 % en août.
Toujours d’après le Bureau central des statistiques, le déficit de la balance commerciale de biens a été ramené de 17,3 milliards de dollars au cours des neuf premiers mois de 2019 à 14,6 milliards de dollars au cours des neuf premiers mois de 2020, soit une baisse de 15,9 %.
Selon la même source, l’inflation a été négative en septembre, à – 0,7 % (après – 0,7 % également en août). Calculée en moyenne sur les huit premiers mois de l’année 2020, elle a été de – 0,5 %, contre 1 % sur la même période en 2019.
L’indice suivant l’évolution du prix moyen des logements a augmenté de 2,3 % entre les mois de juillet/août 2019 et les mois de juillet/août 2020. Quant à celui des logements neufs, il a augmenté de 0,4 % dans le même temps.
Le Purchasing Manager Index (PMI), qui mesure la performance du secteur industriel, continue sa progression à 53,5 points en septembre, après 53,1 points en août.
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a annoncé une exemption de visa réciproque pour les ressortissants israéliens et émiratis, à la suite de l’accueil d’une délégation américano-émiratie à l’aéroport de Tel-Aviv le 20 octobre.
Israël et les Émirats arabes unis, rejoints par les États-Unis, ont annoncé la création d’un fonds d’investissement basé à Jérusalem et concentré sur le secteur privé (infrastructures, énergie et agriculture), à hauteur de 3 milliards de dollars.
L’actualité économique en Égypte
La Banque mondiale a révisé à la hausse ses prévisions de croissance. Le taux de croissance du PIB serait ramené de 3,5 % au terme de l’année budgétaire 2020 à 2,3 % en 2021, avant de passer à 5,8 % en 2022. Le déficit budgétaire passerait, lui, de 8,2 % à 8,4 % du PIB.
Le montant des importations égyptiennes de biens et de services pourrait être ramené de 70,3 milliards de dollars en 2019/2020 à 57 milliards de dollars en 2020/2021, soit une baisse de 19 %. Le montant des exportations de biens et de services pourrait être ramené de 48,3 milliards de dollars à 37,2 milliards de dollars, soit une baisse de 23 %.
La dette externe brute passerait de 34,5 % du PIB en juin 2020 à 37,2 % du PIB en juin 2021, et le montant des avoirs extérieurs détenus par la Banque centrale passerait de 37,2 milliards de dollars (7,8 mois d’importations) en juin 2020 à 40,4 milliards en juin 2021 (7,3 mois d’importations).
Selon le ministre des Finances, l’objectif des autorités est d’augmenter la maturité moyenne des titres de dette publique de 3,2 ans en juin 2020 à 3,8 ans en juin 2021 (contre 1,3 an en juin 2013).
L’encours des Bons du Trésor détenus par les investisseurs étrangers a augmenté pour le troisième mois consécutif : il est passé de 172 milliards de livres (10,8 milliards de dollars) à 212 milliards de livres (13,3 milliards de dollars) entre juillet et août 2020, après être tombé à 111 milliards de livres (7 milliards de dollars) en mai.
Selon l’agence Fitch Solutions, le taux d’inflation annuel moyen pourrait être ramené de 9,4 % en 2019 à 5,9 % en 2020, contre 5 % actuellement sur les neuf premiers mois de l’année 2020, et 3,7 % en septembre 2020.
La Banque mondiale a révisé ses estimations du taux de pauvreté en juin 2020 : elles sont passées de 24,1 % à 30,5 % pour la part de la population gagnant moins de 3,2 dollars par jour, et de 68,9 % à 73,8 % pour la part de la population gagnant moins de 5,5 dollars par jour.
La part de la population vivant sous le seuil de pauvreté au sens de la Banque mondiale (3,2 dollars/jour à PPP de 2011) était de 18,2 % en 2015, contre 30,5 % en juin 2020.
Le taux de chômage pourrait passer de 9,6 % de la population active au premier semestre 2020 à 13,9 % de la population active au second semestre 2020 si un million de travailleurs émigrés dans le Golfe devaient revenir en Égypte cette année.
Le gouvernement a annoncé vouloir augmenter le nombre de bénéficiaires de la carte d’accès aux denrées alimentaires subventionnées (Tamween) de 63,5 millions actuellement à 71 millions d’ici à juin 2021, et le nombre de bénéficiaires du pain subventionné de 65,3 millions à 76,8 millions de personnes.
Selon l’agence nationale des statistiques, 88,5 % des ménages égyptiens seraient bénéficiaires de l’un et/ou l’autre des dispositifs d’aides. Le budget pour l’exercice 2020/2021 au système des subventions alimentaires est en baisse de 5,1 % par rapport à 2020, à 84,5 milliards de livres.
L’actualité économique en Irak
Deux contrats ont été signés avec des partenaires français : un mémorandum entre le ministère des Transports irakien et l’entreprise Alstom pour le projet de métro aérien de Bagdad, et une déclaration d’intention relative à la coopération franco-irakienne dans le domaine de l’agriculture et de l’agro-alimentaire. Deux autres accords sur des projets de réhabilitation et d’extension du réseau électrique en Irak par General Electric et Schneider Electric ont pu être annoncés lors de la visite du Premier ministre irakien en France.
Les prévisions de la Banque mondiale sur la situation irakienne font état d’une contraction du PIB de 9,5 % en 2020, soit le plus important recul depuis 2003. Le PIB du secteur pétrolier devrait diminuer de 12 % cette année, et de 5 % en moyenne pour les autres secteurs.
La Banque mondiale estime que la dette publique irakienne devrait passer de 46,8 % en 2019 à 65,7 % à la fin de 2020. Pour 2021 et 2022, les prévisions de croissance sont respectivement de 2 % et de 7,3 %. L’activité serait principalement portée par la demande intérieure, qui devrait croître de plus de 2 %.
La Banque mondiale estime que le déficit public irakien devrait diminuer, mais s’élever tout de même à 12 % en moyenne sur les deux prochaines années en raison de la faiblesse des prix du pétrole.
L’actualité économique en Iran
D’après le Centre national des statistiques iranien, le taux d’inflation s’établirait à 41,4 % au mois d’octobre 2020, soit son plus haut niveau depuis le mois d’août 2019. Calculé en moyenne annuelle, il s’établirait à 27,2 % sur les douze derniers mois.
D’après le ministère du Commerce et de l’Industrie de la République indienne, la valeur des échanges de biens entre l’Iran et l’Inde a été ramenée de 5,9 milliards de dollars au cours des neuf premiers mois de 2019 à 2 milliards de dollars au cours des neuf premiers mois de 2020, soit une baisse de 66,1 %.
La Compagnie nationale pour la distribution des produits pétroliers a organisé six nouvelles sessions de vente d’essence via l’IRENEX. 41 000 tonnes onshore ainsi que 28 millions de barils offshore en deux sessions de vente, l’une à 22 millions de barils et l’autre à 6 millions de barils auraient été proposés.
L’intégralité des offres offshore a été vendue au prix proposé par la NIOPDC, et 6 000 tonnes onshore au prix de 245 dollars, pour un total de 1,05 milliard de dollars.
D’après l’Association des producteurs d’acier, le volume total de la production serait passé de 23,2 millions de tonnes à la fin du premier semestre de 2019/2020 à 25,4 millions de tonnes à la fin du premier semestre de 2020/2021, soit une progression voisine de 9,5 %.
D’après l’Iran Airports Company, le trafic passagers des aéroports aurait été ramené de 22,8 millions de personnes à la fin du premier semestre de 2019/2020 à 12 millions de personnes à la fin du premier semestre de 2020/2021, soit une baisse voisine de 47,3 %.
D’après l’Iran Airports Company, le fret aérien aurait diminué de près de 52 % à 94,8 tonnes. Selon la même source, depuis le début de l’année 2020/2021, l’exploitation des aéroports de Zanjan, de Hamedan, de Shahroud et de Kalaleh aurait été suspendue.
L’actualité économique en Jordanie
Selon le ministère des Finances, la dette publique est passée de 41,62 milliards de dollars en juillet 2019 (soit 95 % du PIB) à 47,1 milliards de dollars en juillet 2020 (soit 107 % du PIB prévisionnel).
La Jordanie a reçu 574 millions de dollars de dons à fin août (fonds faisant l’objet d’un contrat donateur/bénéficiaire ou déjà décaissés), soit 56 % de plus que le montant annoncé en juin (368 millions de dollars) pour 2020. La Jordanie a aussi reçu la plus importante promesse de prêts de la région, soit 2,5 milliards de dollars.
Selon le Département des statistiques, en glissement annuel, le taux d’inflation s’établissait à 0,48 % à la fin du mois de septembre 2020.
Selon la Banque centrale, les avoirs en devises (mobilisables) sont passés de 13,3 milliards de dollars à la fin du mois de septembre 2019 à 14,2 milliards à la fin du mois de septembre 2020 (+ 7 % en glissement annuel).
D’après le Département des statistiques, en glissement annuel, l’indice des prix à la production industrielle a enregistré une baisse de 7,9 % au cours des huit premiers mois de 2020.
Sur le front de la lutte contre le coronavirus, le gouvernement a décidé de réduire le confinement total des week-ends à un couvre-feu total le vendredi. De plus, le couvre-feu quotidien en semaine commencera à 23 heures, au lieu de 1 heure.
L’actualité économique au Liban
Alors que le FMI prévoit une contraction de l’activité de – 25 % en 2020, les dernières prévisions de l’Institute of international finance (IIF) sont encore plus pessimistes et prévoient une baisse de 26,6 % du PIB en 2020 (contre – 24 % estimé fin août). Le montant du PIB serait alors ramené de 51,3 milliards de dollars en 2019 à 30,4 milliards en 2020.
D’après le bilan intérimaire que la Banque du Liban (BDL) publie tous les quinze jours, le montant de ses avoirs bruts en devises a été ramené de 28,179 milliards de dollars le 15 septembre 2020 à 25,705 milliards le 15 octobre 2020.
D’après le ministère des Finances, le montant des transferts de l’État à Électricité du Liban (EDL) a baissé de 23,7 % sur un an, pour s’établir à 387 millions de dollars au cours des quatre premiers mois de 2020. Cette baisse s’explique par la diminution (– 25,82 %) des importations de fioul.
L’évolution des prix des produits de base, dont l’importation est subventionnée par la BDL, démontre l’impact mitigé de ces mécanismes. Les prix du fioul sont restés stables en septembre 2020, ceux des médicaments et du pain ayant augmenté respectivement de 8,23 % et de 98,87 %.
L’actualité économique en Palestine
La Banque mondiale décrit 2020 comme une année « exceptionnellement difficile » pour la Palestine. Selon ses estimations, plus optimistes que celles du FMI et de l’Autorité palestinienne, l’économie devrait subir une contraction de 7,9 %, en répercussion de la pandémie de Covid-19. Le taux de pauvreté pourrait se situer autour de 27,5 % en 2021.
Selon la presse israélienne, le Qatar aurait décidé d’étendre le versement mensuel d’aides aux familles vulnérables de la bande de Gaza jusqu’à la fin de 2021. Cette décision aurait été prise après d’intenses discussions avec Israël et le Hamas.
Depuis l’été 2019, le Qatar fournirait environ 30 millions de dollars chaque mois : 10 millions pour l’achat de fioul israélien, 10 millions pour des projets Cash for Work (PNUD), et 10 millions d’aides sociales pour les foyers les plus modestes (environ 70 000).
La Banque nationale de Palestine a annoncé avoir obtenu un prêt de 10 millions de dollars de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd), destiné au crédit aux PME affectées par la crise de la Covid-19.
Source : ambassade de France au Liban, avec le concours des services économiques dans la région (Amman, Bagdad, Erbil, Jérusalem, Le Caire, Téhéran et Tel-Aviv).
Réagissez à cet article