Après 5 ans de négociations conduites par des tierces parties, le Soudan et l’Egypte ont décidé de s’unir pour contraindre l’Ethiopie à trouver un accord contraignant pour le GERD. Une démarche qui intervient à trois mois du début de l’exploitation du barrage.
Le Soudan et l’Egypte changent de tactique pour aboutir à un résultat acceptable pour eux dans la tension autour du barrage de la Grande Renaissance (GERD). Dans une déclaration, les deux pays situés en aval du Nil Bleu ont annoncé qu’ils allaient concilier leurs efforts « aux niveaux régional, continental et international pour pousser l’Ethiopie à négocier sérieusement ».
En effet les pourparlers menés par l’Union africaine n’ont pas permis de parvenir à un accord. L’UA est la dernière d’une longue liste de médiateurs, dont les Etats-Unis qui ont échoué à résoudre cette situation qui perdure depuis 2015.
L’Egypte craint que le barrage ne compromette son approvisionnement en eau en cas de sécheresse et le Soudan s’inquiète de l’impact du barrage sur ses propres infrastructures hydroélectriques. L’Ethiopie, en revanche, compte sur le projet pour son développement économique et affirme que l’infrastructure n’affectera pas ses voisins.
Le pays a annoncé son ambition d’achever la deuxième phase de remplissage du barrage au cours de la prochaine saison pluvieuse. Mais le Soudan et l’Egypte rejettent le projet et exigent un accord juridique contraignant.
Les voisins de l’Ethiopie ont appelé la communauté internationale à intervenir afin de recadrer sa politique. Addis-Abeba a cependant rejeté ces appels et souhaite que les médiateurs de l’Union africaine continuent les tractations. Selon le Soudan, l’Ethiopie a déjà commencé début mai la deuxième phase de remplissage du GERD.
Le projet GERD est entièrement financé par l’Ethiopie à hauteur de 4 milliards €. La capacité du barrage est estimée à plus de 6 450 MW pour un réservoir d’eau de 74 milliards de m3.
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