La Tunisie voit à nouveau sa notation financière baissée

Dans un communiqué publié le 8 juillet 2021, l’agence justifie cette décision par l’aggravation des risques de liquidité budgétaire et externe en raison du retard pris dans l’accord sur un nouveau programme avec le FMI, qui conditionne également l’appui budgétaire de la plupart des créanciers officiels. 

Pour Fitch Ratings, le paysage politique fragmenté et les tensions sociales enracinées limitent la capacité du gouvernement à adopter de solides mesures d’assainissement budgétaire, et en l’absence de réformes solides, les créanciers publics pourraient considérer qu’une restructuration de la dette est nécessaire avant de pouvoir accorder un soutien supplémentaire. 

Le gouvernement a cependant affirmé qu’il n’envisageait pas une restructuration de la dette et la Tunisie ne s’est jamais engagée dans un traitement du Club de Paris. Fitch ratings prévoit une légère résorption du déficit public de 9,9% du PIB en 2020 à 8,9% en 2021 (6,6% selon la Loi de finances 2021), avec des revenus qui se redresseront mais des dépenses qui devraient également augmenter (dépenses pour lutter contre la pandémie, subventions au prix du gaz, charge d’intérêt et masse salariale notamment). 

Elle prévoit par ailleurs que le déficit courant se creusera de 6,8% du PIB en 2020 à 8% du PIB en 2021, et que la dette publique atteindra 89% du PIB en 2021, contre 84% en 2020 et 72% en 2019. Enfin, Fitch Ratings prévoit une croissance de +3,4% en 2021, après une récession record de – 8,8% en 2020, reflétant le rebond prévu des exportations de marchandises vers l’Europe et une légère hausse du tourisme fin 2021, mais modéré par la production agricole en berne en raison des conditions météorologiques défavorables.

A noter que l’agence de notation Moody’s avait déjà abaissé la notation de la Tunisie le 23 février 2021 à B3 (catégorie « speculative and subject to high credit risk ») avec perspectives négatives. 

Source Ambassade de France en Tunisie