Le Maroc confirme son engagement dans la lutte contre le réchauffement climatique et devient le principal défenseur de cette cause
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Agence Ecofin
mardi 14 septembre 2021 Dernière mise à jour le Mardi 14 Septembre 2021 à 10:09

En 2016, le Maroc avait organisé la COP 22, lui conférant ainsi une place importante dans la lutte contre le réchauffement climatique. Bien qu’un cadre institutionnel pro-écologie ait été progressivement mis en place, des défis attendent encore le nouvel exécutif qui sera dirigé par Aziz Akhannouch. 

Alors que la lutte contre le changement climatique prend une dimension de plus en plus importante en Afrique, le Maroc s’est imposé ces dernières années comme l’un des principaux défenseurs de cette cause. Sous l’impulsion du roi Mohammed VI, le pays a accéléré les initiatives au plan national comme international pour faire face à ce défi multiforme.

En plus de l’adoption du Plan Maroc Vert (PMV) qui a mis un accent particulier sur la promotion de l’agriculture et la protection de l’environnement, le pays a déployé une stratégie ambitieuse de transition énergétique visant à renforcer la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique du pays. Ainsi, les autorités se sont fixées pour but de couvrir 52 % des besoins en électricité du Maroc grâce à des sources d’énergie renouvelable, et ce d’ici 2030. 

L’un des projets devant servir de pierre angulaire à la réalisation de cet objectif est le complexe solaire de Noor Ouarzazate dont la phase I a été inaugurée par le roi en 2016. Avec une puissance totale de 580 MW, ce complexe énergétique solaire, présenté comme le plus grand du monde est installé sur près de 3000 ha pour un coût estimé à plus de 24 milliards de dirhams soit 2,6 milliards $.

De plus, en supprimant les subventions au diesel, à l’essence et au mazout lourd pour « induire une utilisation plus efficiente de l’énergie et économiser des ressources », selon la Banque mondiale, Rabat a également voulu réorienter une grande partie de ses financements initialement destinés à l’énergie fossile, vers les énergies renouvelables.  

Cependant, l’initiative la plus marquante du royaume dans la lutte contre le changement climatique reste sans doute l’organisation, en 2016 à Marrakech, de la conférence sur les changements climatiques, qui l’a propulsé à l’avant-garde de la lutte contre le réchauffement climatique en Afrique. Cet événement regroupait à la fois la 22e conférence des parties (COP 22), la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), la 12e conférence des parties, siégeant en tant que réunion des parties au protocole de Kyoto (CMP12), et la 1re conférence des parties à l’Accord de Paris (CMA1). 

Au total, ce sont les représentants de 197 Etats qui se sont réunis dans le pays maghrébin, pour avancer de deux ans l’adoption des modalités d’application de l’accord de Paris 2015 sur le climat. Au cours de cette conférence, plusieurs Etats ont également renforcé leurs engagements pour l’atteinte de la neutralité carbone, et annoncé de nouveaux financements pour la lutte contre le changement climatique.

De plus l’événement a été l’occasion pour plusieurs pays africains de se réunir dans le cadre de l’Africa Action Summit. Ce sommet initié par Mohammed VI, avait pour but de créer un front uni africain devant faciliter les négociations climatiques entre l’Afrique, continent qui pollue le moins la planète mais qui est le plus touché par les changements climatiques, et les gros pollueurs mondiaux. 

Un combat de longue haleine

Bien qu’ayant permis au Maroc de devenir une place forte de la transition écologique mondiale et africaine, toutes ces initiatives sont encore loin d’être suffisantes pour répondre totalement au défi que représente la question du changement climatique. Ces dernières années, des périodes de sécheresse plus longues et plus intenses ont impacté les rendements du secteur agricole, notamment concernant le blé, aliment de base de la population. Entre 2015 et 2016, la croissance nationale était passée de 4,5% à 1,1% du fait des fortes sécheresses enregistrées. 

D’après les données du département de l’agriculture des Etats-Unis (USDA), la production de blé (tendre et dur) est passée de 7,3 millions de tonnes en 2018/2019 à 4 millions en 2019/2020 puis à 2,5 millions en 2020/2021, du fait de précipitations particulièrement faibles et de la sécheresse.

Plus récemment, le Maroc a été confrontée à une série de feux de forêts qui ont ravagé le nord du pays, détruisant plusieurs centaines d’hectares. Bien que les causes directes de ces incendies n’aient pas été identifiées, les autorités ont indiqué que les fortes chaleurs et les vents pouvaient constituer des éléments déclencheurs, dans un contexte où plusieurs régions du pays avaient déjà enregistré une vague de chaleur exceptionnelle.

Face à ces situations, il semble évident que de nombreux efforts doivent être encore déployés pour permettre au royaume d’atteindre les objectifs climatiques qu’il s’est fixé. La prochaine équipe gouvernementale sera particulièrement attendue sur ce sujet.

Néanmoins, malgré l’ampleur de la tâche, les bases posées par les précédents gouvernements sont des acquis sur lesquels pourra s’appuyer le nouvel exécutif. Grâce à la révision constitutionnelle de 2011, l’adaptation au changement a été inscrite dans la loi fondamentale marocaine, lui conférant ainsi une pérennité et une importance, nécessaires à sa réalisation. 

De plus, le nouveau chef du gouvernement Aziz Akhannouch a été au cœur des réformes adoptées par le Maroc ces dernières années dans le secteur de la lutte contre le changement climatique, en tant que ministre de l’agriculture depuis 2007. Une expérience qui lui servira sans doute à définir les nouvelles orientations de la stratégie climatique de son gouvernement. 

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