La perspective d’une invasion de l’Ukraine par la Russie ne donne pas que des sueurs froides aux investisseurs sur les grandes places boursières mondiales. Dans l’industrie du blé, l’évolution de la situation est aussi suivie de près.
En Egypte, le gouvernement craint des perturbations sur le marché mondial de blé avec les tensions qui règnent actuellement entre la Russie et l’Ukraine, les deux principaux exportateurs de la céréale.
Si le pays des pharaons sera en première ligne dans l’hypothèse d’un bouleversement du commerce mondial du grain en raison de son statut de premier importateur, il est d’autant plus vulnérable que ces pays riverains de la mer Noire représentent ses fournisseurs phares.
En effet, selon les données du Département américain de l’agriculture (USDA), la Russie et l’Ukraine ont expédié vers l’Egypte, respectivement 8,13 millions de tonnes et 2,45 millions de tonnes de blé durant la campagne commerciale 2020/2021. Ce volume cumulé représente 88 % du stock total de blé importé par le pays d’Afrique du Nord (12,14 millions de tonnes).
Face à cette situation, Ali Moselhy, ministre de l’Approvisionnement explique que l’exécutif travaille actuellement sur une stratégie de diversification de ses sources d’importation. « Nous peaufinons aussi un mécanisme de couverture pour nous protéger contre la hausse des prix mondiaux du blé. Un comité a été formé au niveau du ministère des Finances pour étudier une telle politique et des discussions seront finalisées au début du mois prochain pour savoir si nous allons l’adopter ou non », ajoute M.Moselhy.
Dans l’immédiat, les autorités indiquent qu’il n’y a pas d’inquiétudes sur la situation alimentaire du pays. Et pour cause, les stocks de blé sont confortables et pourront assurer pendant 5,4 mois l’approvisionnement du marché intérieur.
Dans le pays, la consommation de blé est attendue à 21 millions de tonnes en 2021/2022.
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