Le Forum Euro Méditerranéen des Instituts de Sciences Economiques (FEMISE) et Le Centre pour l’Intégration en Méditerranée (CMI), viennent de publier leur rapport analytique conjoint sur “L’après Covid-19: Opportunités de Croissance, Chaînes de Valeur Régionales et Intégration en Méditerranéenne“.
Le rapport examine les opportunités post-COVID pour favoriser la croissance et approfondir la coopération régionale dans la région méditerranéenne, en se concentrant sur cinq pays du sud et de l’est de la Méditerranée (Algérie, Egypte, Jordanie, Maroc et Tunisie). En trois chapitres thématiques, le rapport présente l’analyse sur la façon d’approfondir l’intégration UE-Med en donnant la priorité aux chaînes de valeur régionales (CVR), en améliorant les capacités de sécurité alimentaire, en renforçant et en numérisant le secteur de la santé, et en développant davantage le secteur pharmaceutique.
Transformations des chaînes de valeur mondiales et opportunités pour les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée (PSEM)
Le rapport analyse les récents changements dans les chaînes de valeur mondiales, caractérisés par une diversification et un raccourcissement, résultant du COVID-19 et de la prise de conscience d’une dépendance excessive aux biens intermédiaires importés d’Asie. Il affirme que les pays méditerranéens possèdent les atouts nécessaires, notamment la proximité géographique et culturelle, ainsi que des coûts de main-d’œuvre compétitifs, pour tirer parti de cette évolution.
Dans le même temps, le rapport suggère que les entreprises européennes ont tout intérêt à se tourner vers les pays méditerranéens pour leur fabrication et/ou leurs achats d’intrants, ainsi qu’à développer un marché régional euro-méditerranéen à plus grande échelle. Par conséquent, le rapport entreprend une analyse méticuleuse et unique en identifiant quels produits, et dans quels secteurs, les pays méditerranéens pourraient offrir les biens intermédiaires dont les entreprises européennes ont besoin.
Le rapport souligne qu’il serait dans l’intérêt de tous de promouvoir l’établissement de relations durables entre les multinationales européennes et les entreprises des PSEM, y compris les formes d’investissement directes qui autonomisent et impliquent les deux parties, comme les modèles de coproduction.
Dans le même temps, le rapport appelle les pays méditerranéens à continuer d’améliorer leur compétitivité et, d’autre part, leur “capacité d’absorption” qui inclut la qualité de leurs systèmes d’éducation/formation et la qualité de l’environnement des affaires, afin de leur permettre de bénéficier pleinement des effets positifs des investissements étrangers.
Améliorer la sécurité alimentaire
La crise du COVID-19 a eu un impact négatif sur la sécurité alimentaire dans les pays méditerranéens, avec des niveaux de pauvreté croissants et une augmentation potentielle de la malnutrition parmi les populations de la région, s’ajoutant à la crise économique actuelle. Pourtant, les pays méditerranéens ont le potentiel d’améliorer leur sécurité alimentaire.
Le rapport recommande d’augmenter la production grâce à une stratégie agricole conçue pour faire face à la rareté des ressources en eau et du changement climatique et au changement climatique, en améliorant la logistique, en relançant le régime méditerranéen et en promouvant la coopération régionale dans l’agro-industrie.
Le rapport souligne l’importance de lancer un programme agricole commun pour la Méditerranée, afin d’avoir des politiques d’achats groupés, une politique de stockage commune, des projets communs en matière de recherche et de formation, des échanges de bonnes pratiques en matière d’irrigation et d’agroécologie, une harmonisation des mesures non tarifaires, une facilitation des échanges aux frontières et une labélisation des produits méditerranéens.
Aborder les vulnérabilités : Secteur Santé
Dans le secteur de la santé, le rapport indique qu’une meilleure réponse aux épidémies repose sur l’amélioration des systèmes de santé, notamment par des partenariats avec le secteur privé, la coopération régionale et internationale, en lien avec l’Organisation mondiale de la santé. Le rapport souligne comment la numérisation peut potentiellement contribuer à l’amélioration des systèmes de santé, en réduisant les effets négatifs de l’organisation centralisée et pyramidale, en permettant une meilleure prévention et un meilleur suivi des maladies chroniques, et en donnant accès à toutes les données médicales.
Le rapport identifie le secteur pharmaceutique comme une priorité dans les cinq pays méditerranéens, car leurs capacités de production dans cette industrie se sont fortement développées au cours des dernières années. Depuis que la pandémie a révélé la vulnérabilité des chaînes d’approvisionnement mondiales dans ce secteur, les pays méditerranéens pourraient profiter de cette dynamique grâce à leur proximité avec l’Union européenne, au coût inférieur de leurs facteurs de production, à leurs capacités de production, à la présence de multinationales et à leurs compétences acquises dans le domaine pharmaceutique.
Ainsi, en capitalisant sur les connaissances et l’excellence technique des équipes du CMI et du FEMISE, ce rapport contribue à mieux comprendre les défis actuels de la région et les opportunités qui existent. Ces analyses et recommandations doivent être utiles aux parties prenantes qui cherchent à saisir les opportunités existantes pour renforcer la collaboration et l’intégration entre les pays de l’UE et de la Méditerranée afin d’atteindre un avenir plus durable et plus résilient pour la région.
Voici le lien pour accéder au rapport complet :
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