Pour répondre à une inflation plus importante que prévu, la Banque centrale d’Egypte a décidé de restreindre les sorties d'argent par les banques. Un arbitrage qui survient alors que les acteurs économiques ont besoin de capitaux pour renforcer la production locale et réduire la dépendance extérieure.
La Banque centrale d’Egypte a relevé ses taux directeurs de 100 points de base pour les porter à 9,75%, apprend-on d’un communiqué officiel publié le 21 mars. Le Comité de pilotage de la politique monétaire de l’institution explique cette décision prise lors d’une réunion exceptionnelle par les effets de la covid-19 sur les prix, aggravés par la crise ukrainienne.
« Les pressions inflationnistes mondiales ont commencé à se développer après que l’économie mondiale a émergé des perturbations causées par la covid-19. Ces pressions se sont amplifiées avec le récent conflit Russie-Ukraine », peut-on lire dans le communiqué publié par l’institution.
En effet, selon des données de l’institution égyptienne en charge de la production des statistiques, la hausse des prix sur une base annuelle s’est accélérée en février 2022 dans les villes, pour atteindre 8,8 %. C’est le seuil le plus élevé pour cet indicateur, depuis juin 2019. Au niveau national, la hausse des prix a atteint les 10%.
Il n’est pas exclu que la lutte contre les tensions inflationnistes aient un impact négatif sur le coût de crédit, notamment pour les agents économiques de faible taille comme les ménages et les PME. L’Egypte se retrouve de nouveau à devoir effectuer de difficiles arbitrages au niveau interne, du fait des facteurs et circonstances qui lui sont extérieurs.
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