La demande en électricité des Territoires Palestiniens a doublé au cours des dix dernières années et l’Autorité palestinienne de l’énergie prévoit que la demande continuera de croître au rythme de 6% par an jusqu’en 2030.
En Palestine, 90% de l’énergie consommée est importée.
S’agissant plus précisément de l’électricité, plus de 95% des 6000 GWh consommés proviennent de l’extérieur, et à 93,4% d’Israël. Cela a pour conséquence un coût d’approvisionnement élevé, au-delà de la forte dépendance envers le pays voisin. En moyenne, les ménages palestiniens affectent près de 8,5% de leur revenu aux dépenses énergétiques (gaz et électricité).
Le problème énergétique (défaut d’approvisionnement, obsolescence des réseaux) freine le développement économique et renforce les difficultés sociales des palestiniens. La situation est particulièrement critique dans la bande de Gaza, où les ménages n’ont accès qu’a 4 à 6 heures d’électricité par jour.
Ce constant impose d’ambitieuses réformes, tant des modes de consommation, qui doivent veiller à être plus économes, que de la production domestique, qui dispose d’importantes marges de progression, notamment dans le domaine des énergies renouvelables.
En effet, moins de 7% de l’électricité consommée dans les Territoires palestiniens provient de sources renouvelables. Pourtant, avec 3 000 heures d’ensoleillement annuel, le potentiel lié à la génération photovoltaïque d’électricité est particulièrement attractif. L’accessibilité est une des conditions préalable à un réseau énergétique efficace basé sur l’exploitation de ressources solaires.
Or, les principales villes et zones urbanisées palestiniennes sont reliées entre elles par un réseau routier relativement dense et de qualité. Du point de vue des conditions géographiques, les installations photovoltaïques sont idéalement situées sur un terrain légèrement incliné, orienté vers le sud et présentant peu de sources de pollution naturelles ; exigences réunies à la fois dans les parties orientales et occidentales de la Cisjordanie et dans la partie orientale de la bande de Gaza.
Pour encourager le secteur privé à investir dans des projets d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique, la France s’est engagée, via l’AFD, dans le déploiement de l’outil Sunref. Cette ligne de crédit (25 M€), mise en place conjointement avec l’Union européenne (8M€) en 2018 a renforcé la capacité des banques locales à identifier et financer des projets verts, tout en soutenant directement plus de 200 porteurs de projets.
Elle a permis de démontrer l’existence d’un marché pour les énergies vertes en Palestine ; ainsi qu’un engouement certain pour celles-ci. Fort de ce succès, un programme SUNREF II a été lancé en 2022 avec deux grandes banques palestiniennes, la Bank of Palestine (30 M USD) et la Cairo Amman Bank (25 M USD). Le programme comprend également une subvention de l’Union européenne de 11,5 M€ doublée d’une assistance technique aux porteurs de projets. Il ambitionne par ailleurs d’aider les PME palestiniennes à gagner en performance et à se développer dans un contexte économique difficile.
En termes d’impacts, le projet devrait contribuer à l’apport de 55 GWh en énergies renouvelables et 40 GWh en efficacité énergétique, et bénéficier à 350 utilisateurs – pour la plupart des PME palestiniennes.
L’Autorité palestinienne devrait adopter dans le courant de l’année une nouvelle stratégie pour le développement de l’énergie solaire, alors que de plus en plus d’entreprises industrielles palestiniennes font aujourd’hui ce choix. De la fourniture de matériel à l’ingénierie de projet, le secteur des énergies renouvelables offre ainsi des possibilités dans l’ensemble de la Palestine, et participe de la construction de l’indépendance énergétique et de la conscience environnementale des Territoires.
Source Service économique de Jérusalem Ambassade de France
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