Les pâtes, le café ou encore le lait commencent à manquer. Quelles en sont les raisons ? Explications.
Des tensions sur l’approvisionnement en pâtes s’expliquent, selon le président de la chambre syndicale régionale des distributeurs alimentaires en gros de Ben Arous, Ali Fourati, par la hausse des couts d’approvisionnement supportés par les 1 700 grossistes du pays (transport et carburant…) en échange d’une faible marge bénéficiaire.
Il a souligné que le manque de certaines denrées alimentaires de base sur les marchés est dû au manque de liquidités et à l’incapacité de l’État à les fournir sur les marchés.
Les tensions sur l’approvisionnement en café s’expliquent selon le directeur général de l’Office tunisien du commerce Elyes Ameur par le fait que la hausse des prix internationaux du café et le recul du dinar face au dollar ont entrainé la réduction du stock stratégique de l’Office, passé de 1,5-2 mois à 10-15 jours de consommation.
Il a démenti les rumeurs selon lesquelles l’État était dans l’incapacité de payer le café qu’il importe, assurant que la pénurie actuelle était, entre autres, due à des perturbations entre les cycles d’importation.
Elyes Ameur a affirmé qu’entre 300 et 400 t de graines de café avaient été distribuées le 27 décembre aux torréfacteurs et fabricants de café et que la quantité de café actuellement disponible dans les conteneurs stockés dans le port de Radès couvrirait la consommation nationale pour les mois de janvier et février 2022.
Les tensions sur l’approvisionnement en lait auraient également motivé la suppression dans la loi de finances des droits de douane sur l’importation du beurre et du lait en poudre.
Selon l’ONG Alert, cette exemption reste insuffisante, le quota annuel d’importation de 2 000 t de lait en poudre étant trop faible pour compenser le déficit quotidien en lait estimé à 400 000 litres par jour (collecte de 1,4 M litres pour une consommation de 1,8 M litres quotidiens).
De plus, le prix de la tonne de lait en poudre ne cesse d’augmenter avec le coût de l’énergie (4 800 USD en 2022 contre 3 300 USD en 2021 et 2 200 USD en 2016).
Cette mesure ne résoudra également pas le principal problème du secteur à savoir le déstockage massif du cheptel productif causé par la hausse croissante des coûts de production.
Le risque est donc grand que la situation continue de s’aggraver.
Pour le président de la Chambre syndicale nationale des collecteurs de lait, Hamda Aifi, les quantités réduites de lait collectées peuvent conduire à un épuisement du stock stratégique de lait qui, pour le président du Syndicat national de l’agriculture (Synagri), Midani Dhaoui, est déjà atteint.
Source Ambassade de France en Tunisie
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