A 8 km au nord-ouest des pyramides de Gizeh, la rive occidentale du Nil abrite le site archéologique d'Abou Rawash. À deux pas, se trouve l'une des plus grandes stations de traitement des eaux usées du monde, un modèle en termes de respect de l’environnement au regard des Objectifs de développement durable des Nations unies.
Pakinam Mohamed est diplômée en ingénierie civile de l’université Ain Shams du Caire. Chargée de superviser la construction des installations de la station, elle se dit « honorée » de participer à ce grand projet : « Ici, nous protégeons la santé des Égyptiens, nous nous assurons que le Nil n’est pas pollué, nous préservons la biodiversité et fournissons de l’eau propre aux agriculteurs », explique-t-elle. Et d’ajouter : « Je suis fière de contribuer à un avenir propre pour les générations futures. »
Dans le cadre de sa stratégie de développement durable « Vision 2030 », lancée dès 2015, le gouvernement égyptien définit la réutilisation des eaux usées comme une priorité stratégique pour sécuriser les ressources en eau du pays. Traiter les eaux usées permettrait, notamment, de s’en servir pour l’irrigation (arboriculture) et de répondre aux besoins en eau de l’industrie.
Pour ce faire, tout en respectant l’environnement, l’Égypte, pays hôte de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP27) en 2022, a lancé un mégaprojet, la station de traitement d’Abou Rawash (ARWWTP). Sa construction a été soutenue par la Banque africaine de développement à hauteur de 150 millions de dollars américains.
« Ici, nous avons la deuxième plus grande station de traitement d’eaux usées du pays et l’une des dix premières au monde, assure Esam Awad, son directeur général. Aujourd’hui, elle fournit une eau dix fois plus propre qu’elle ne l’était auparavant. Elle couvre les besoins en assainissement de neuf millions d’habitants du Grand Caire, en traitant 1,6 million de mètres cubes d’eaux usées par jour. »
La mise en service de la station a, non seulement amélioré les conditions de vie des habitants du Grand Caire, mais aussi créé près de 150 emplois sur site et des opportunités pour de nombreuses entreprises opérant dans différents secteurs d’activité.
L’Égypte est l’un des pays africains à la croissance démographique la plus rapide, ce qui entraîne – entre autres – une forte hausse du volume d’eaux usées à traiter, notamment dans la mégalopole du Caire. La quantité d’eaux usées que doit traiter la station d’Abou Rawash a même dépassé 1,6 million de mètres cubes par jour et devrait atteindre les 2 millions m³ dans les prochaines années. Selon l’étude d’impact environnemental et social publiée par la Banque africaine de développement, il faudrait augmenter la capacité moyenne de la station ARWWTP de 400 000 m³ par jour dans les activités de prétraitement, traitements primaire et secondaire, et chloration des eaux usées.
« Les changements climatiques n’attendent pas, il faut donc agir à grande échelle », affirme Esam Awad, qui souligne l’importance d’un tel projet pour l’Égypte, qui offre une solution dans la lutte contre les effets des changements climatiques.
Le projet d’Abou Rawash s’inscrit dans le cadre stratégique de la Banque africaine de développement en faveur d’un développement efficace, inclusif et durable, qui mise sur une gestion intégrée des ressources en eau. Il répond également aux “High 5” de la Banque (les cinq priorités stratégiques), puisqu’il contribue au développement d’infrastructures indispensables pour nourrir une croissance inclusive et verte, accroître la production agricole et améliorer la qualité de vie de la population.
L’Égypte et le Groupe de la Banque africaine de développement sont partenaires depuis plus d’un demi-siècle. Une centaine d’opérations ont été déployées sur le territoire égyptien depuis, mobilisant plus de 6 milliards de dollars dans de nombreux secteurs stratégiques.
Source : African Development Bank Group (AfDB)
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