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Denys Bédarride
jeudi 4 mai 2023 Dernière mise à jour le Jeudi 4 Mai 2023 à 08:36

La première version de la stratégie hydrogène vert de la Tunisie a été transmise au gouvernement pour étude le 22 mars dernier. Celle-ci a été rédigée par la GIZ, mandatée par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (MBZ) en partenariat avec le ministère tunisien de l’Industrie, des Mines et de l’Energie. Le développement de l’hydrogène vert en Tunisie s’insère dans une vision stratégique du pays en matière de développement des énergies renouvelables.

La Tunisie dispose de nombreux avantages pour le développement des ENR, notamment un taux d’ensoleillement important ainsi qu’un grand potentiel éolien terrestre et offshore. La Tunisie bénéficie également d’un réseau gazier étendu et relativement performant qui comprend notamment le « Gazoduc Trans-tunisien » qui relie l’Algérie à l’Italie à travers la Tunisie.

En dehors de quelques projets pilotes, tels que le projet de FASEP à Gabès impliquant l’entreprise française Voltalia et la Société tunisienne de l’électricité et du Gaz (STEG), le secteur de l’hydrogène n’existe quasiment pas en Tunisie à ce jour et tout est à construire. Les investissements nécessaires pour développer le secteur sont gigantesques. En effet, la production d’un million de tonne d’hydrogène vert nécessiterait des investissements à hauteur de 25 Mds EUR.

Si la stratégie hydrogène de la Tunisie ne devrait pas être publiée avant 2024, l’objectif des autorités est clair : développer des capacités de production afin d’exporter massivement l’hydrogène vert tunisien vers l’Europe. La production d’hydrogène représenterait pour les autorités tunisiennes une source de devise appréciable compte tenu de la situation budgétaire du pays. 

A ce jour, l’utilisation de l’hydrogène au niveau national reste très limitée même si des projets dans le domaine de la production d’ammoniac pourraient voir le jour. En effet, la Tunisie est le deuxième plus grand importateur d’ammoniac en Afrique après le Maroc et importe actuellement une grande partie de son ammoniac de la Russie et de l’Italie principalement afin de produire des engrais. 

La production locale d’ammoniac à partir d’hydrogène permettrait donc au pays de baisser ses importations et de réduire son déficit commercial.

Toutefois, les coûts des équipements (électrolyseur, stockage de l’H2, pipelines etc.) sont aujourd’hui exorbitants et pourraient freiner le développement du secteur. La mobilisation du secteur privé (voir des bailleurs internationaux) sera donc indispensable pour tout projet d’envergure dans le pays. 

Source Ambassade de France en Tunisie

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