#AnalyseEconomique #Construction #Economie #EGYPTE
Denys Bédarride
jeudi 21 septembre 2023 Dernière mise à jour le Jeudi 21 Septembre 2023 à 08:00

La construction représente historiquement l’un des secteurs les plus structurants de l’économie égyptienne (18 % du PIB en 2021/22), les autorités ayant fait des grands travaux et de la modernisation des infrastructures une priorité de leur action.

Quatre acteurs dominent ces grands chantiers d’infrastructures, dont les ministères sont souvent les clients principaux : l’entreprise publique héritière des travaux impulsés sous Nasser, Arab Contractors, et trois grands groupes privés Elsewedy Electric, Orascom et Hassan Allam. Avec un portefeuille de projets considérable majoritairement localisé en Égypte, ces acteurs constituent des portes d’entrées vers le marché égyptien pour les entreprises étrangères et s’imposent comme des partenaires privilégiés pour les entreprises françaises (Suez, Vinci, Alstom, Bouygues, ETF, Alstom, etc.).

La conjoncture économique de l’Égypte, frappée par la guerre en Ukraine et la crise des liquidités qui en découle, a conduit les autorités à se prononcer en faveur d’un report des nouveaux projets d’infrastructures non encore initiés nécessitant des devises étrangères. Ce ralentissement des programmes publics de grands travaux va de pair avec une volonté d’encourager les initiatives du secteur privé, corollaire au désengagement de l’État. Ce contexte incite ces grands groupes à plus de diversification, aussi bien sectorielle que géographique hors d’Égypte.

Ainsi, on observe un intérêt croissant pour les infrastructures dans les énergies renouvelables mais aussi pour le dessalement d’eau de mer, qui sont l’occasion de partenariats renforcés avec les entreprises étrangères et notamment françaises. Les autorités prévoient en effet le développement de 10 GW de renouvelables d’ici 2028. Par ailleurs, le Fonds souverain d’Égypte porte un ambitieux programme de dessalement, dans lesquels ces grands groupes sont en consortium avec certaines de nos entreprises.

On assiste également à une ouverture vers de nouveaux marchés, dans le Golfe (Arabie Saoudite), en Afrique (Libye, Algérie, Afrique subsaharienne), ou en Irak, dans la mesure où les principaux groupes égyptiens anticipent un ralentissement accru du « boom » des infrastructures en Égypte. 

Si le gros du carnet de commandes des groupes égyptiens est à ce jour encore localisé en Égypte, ils semblent vouloir inverser la tendance : réduire leur portefeuille égyptien au profit d’une part relative nettement plus importante des contrats à l’étranger. Dans le cadre de la stratégie présidentielle de faire de l’Égypte une puissance économique tournée vers l’Afrique, l’Afrique sub-saharienne représente des débouchés naturels pour ces groupes. 

Le projet caractéristique de cette ambition est le barrage hydroélectrique Julius Nyere en Tanzanie où la coentreprise Elsewedy – Arab Contractors a investi plus de 3 Mds USD. L’Arabie saoudite semble néanmoins être la priorité de ces groupes, désireux de prendre part aux grands projets initiés par Mohamed Ben Salmane.

Source : Ambassade de France en Egypte

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