Reportage sur la crise migratoire en Méditerranée
#Financement #Immigration #UNHCR #UnionEuropeenne #TUNISIE
Agence Ecofin
vendredi 6 octobre 2023 Dernière mise à jour le Vendredi 6 Octobre 2023 à 08:00

L’accord migratoire signé entre Tunis et Bruxelles prévoit notamment un meilleur contrôle des migrants qui tentent de rallier l’Europe à partir des côtes tunisiennes, la réadmission des sans-papiers et le renforcement des contrôles aux frontières.

La Commission européenne a annoncé, le 22 septembre, qu’elle allait décaisser « dans les prochains jours » 127 millions d’euros (135 millions de dollars) en faveur de la Tunisie, dans le cadre de l’accord relatif à la gestion des flux migratoires, conclu avec ce pays d’Afrique du Nord en juillet dernier.

Cette enveloppe est divisée en deux volets : 60 millions d’euros pour l’aide budgétaire directe et près de 67 millions d’euros pour financer la lutte contre les réseaux de passeurs, le renforcement de la gestion des frontières et l’accélération du retour des demandeurs d’asile dont la demande a été rejetée.

Les 67 millions d’euros seront essentiellement répartis entre les garde-côtes et la marine tunisienne, qui recevront des navires de recherche et de sauvetage, des caméras thermiques, des radars et d’autres équipements de surveillance.

 Les organisations humanitaires, telles que l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) percevront aussi une partie de ces fonds.

L’Union européenne (UE) et la Tunisie avaient signé, dimanche 16 juillet à Tunis, un accord pour un « partenariat stratégique complet » portant sur la lutte contre l’immigration irrégulière en contrepartie d’un soutien financier de plus de 1,2 milliard d’euros sur plusieurs années à ce pays d’Afrique du Nord, en proie à de graves difficultés financières.

Alors que la Tunisie est un point de départ pour des dizaines de milliers de migrants clandestins locaux et originaires d’Afrique subsaharienne vers l’Europe, l’accord prévoit notamment un meilleur contrôle des migrants qui tentent de rallier l’Europe à bord d’embarcations de fortune, ainsi qu’une réadmission des Tunisiens sans papiers et le renforcement des contrôles aux frontières.

En contrepartie des efforts qui seraient déployés par la Tunisie pour réduire les flux des migrants vers l’Europe, l’UE s’engage à fournir à ce pays d’Afrique du Nord une aide de 105 millions d’euros pour lutter contre l’immigration irrégulière et une aide budgétaire de 150 millions d’euros en 2023. Une « assistance macro-financière de 900 millions d’euros » devrait également être fournie à Tunis sous forme de prêts durant les prochaines années « dès que les conditions seront remplies ». 

Cette assistance est cependant soumise à un accord définitif entre la Tunisie et le Fonds monétaire international (FMI) sur un programme d’aide d’environ 2 milliards de dollars.

Par ailleurs, l’UE devrait fournir une aide de 65 millions d’euros pour 80 écoles tunisiennes et étendre le programme européen d’échange d’étudiants et d’enseignants à la Tunisie.

Le soutien financier promis par Bruxelles intervient alors que la Tunisie croule sous le poids d’une dette qui représente 80% de son PIB et peine à mobiliser des ressources budgétaires, ce qui provoque des pénuries récurrentes de plusieurs produits de première nécessité comme le sucre, le café, les pâtes alimentaires et l’huile de table. 

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