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#Agriculture #Commerce #Economie #Exportation #MAROC
Agence Ecofin
lundi 26 février 2024 Dernière mise à jour le Lundi 26 Février 2024 à 07:00

Le 29 janvier dernier, l’Association d'organisations de producteurs nationale Tomates et Concombres de France a, dans un communiqué dénoncé la « concurrence déloyale » dont faisait preuve les exportateurs marocains sur le marché de la tomate. Il s’agit du dernier cri d’alerte en date des producteurs français et plus largement d’acteurs européens contre le produit horticole marocain. Décryptage.

Que reprochent les acteurs français au produit marocain ?

Pour l’essentiel, la filière française pointe du doigt l’abondance de tomates marocaines dans les assiettes des consommateurs européens. Les organisations de producteurs indiquent ainsi que sur les 570 000 tonnes importées par la France en 2022, près de 75% provenaient du Maroc, soit 425 000 tonnes. Un chiffre en hausse par rapport au stock envoyé un an plus tôt (394 740 tonnes et + 27 % en valeur). 

D’après les acteurs, cette situation est le résultat d’un différentiel de prix important avec la tomate marocaine qui jouit d’un coût de production bas, tiré d’abord par le faible coût de la main d’œuvre. Selon l’Association d’organisations de Producteurs Tomates et Concombres de France, l’employeur au Maroc paie ainsi les travailleurs 98 centimes d’euro de l’heure contre plus de 12 euros en France. 

A ce coût bas, le groupement ajoute le manque de lisibilité de « l’origine Maroc » sur les étals français. En effet soulignent-ils, les produits importés depuis le Royaume chérifien ne sont pas clairement identifiables par consommateurs, ce qui ne les incite pas à faire un choix en faveur des produits français.

Sur un autre plan, l’organisation pointe du doigt une « aberration environnementale » au Maroc dans le cadre de la production du légume. « Le développement de l’irrigation dans le cadre du Plan Maroc vert a largement contribué à la surexploitation de la plupart des ressources en eaux souterraines et à la baisse alarmante des niveaux de plusieurs nappes, ainsi qu’à la dégradation de la qualité de l’eau », explique-t-elle.

D’un point de vue règlementaire, les acteurs français dénoncent les résolutions de l’Accord UE-Maroc de 2012 sur les mesures de libéralisation réciproques en matière de produits agricoles et de produits de la pêche. Avec cette facilité commerciale, les tomates marocaines sont désormais limitées à un volume à 285 000 tonnes (contre 185 000 tonnes dans le précédent accord) sans droits de douane entre octobre et mai et au-delà de ce contingent, des taxes s’appliquent.  

En dehors de cette période, les tomates marocaines bénéficient d’une réduction de 60 % des droits de juin à septembre sans quotas à condition que le prix de vente ne soit pas inférieur à celui de l’OMC. 

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