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Nathalie BUREAU du COLOMBIER
mercredi 22 mai 2024 Dernière mise à jour le Mercredi 22 Mai 2024 à 12:27

Les villes portuaires de Marseille et Alger ont affirmé leur volonté de renouer des liens, distendus depuis quelques années, dans le cadre d’une mission phocéenne à Alger du 12 au 15 mai. Lors de ces trois journées, la Ville, le port de Marseille, la CCI Aix Marseille Provence et l’association de promotion Via Marseille Fos ont multiplié les rencontres afin de stimuler les échanges et les investissements. Reportage en direct d’Alger.

Si, entre Paris et Alger, le début de l’année est au réchauffement des relations, c’est par Marseille que le rapprochement se concrétise avec la visite, du 12 au 15 mai, d’une imposante délégation bicéphale de Marseillais à Alger. D’un côté, la voie politique et de l’autre l’économie portuaire soit près de 70 personnes, élus, chefs d’entreprise, emmenés par l’ancien ministre de l’intérieur Christophe Castaner et l’édile de la ville, Benoît Payan, qui effectuait son premier déplacement à l’étranger depuis son accession à la mairie en 2020. 

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Inauguration de la conférence franco-algérienne sur l’économie maritime par l’ambassadeur de France à Alger Stéphane Romatet. ©NBC

Une visite qui n’est pas passée inaperçue auprès des autorités algériennes y compris au plus haut niveau de l’État, le président Abdelmadjid Tebboune ayant accordé une audience au maire de Marseille. Les deux chefs de file ont également été reçus par le ministre des Transports algériens.  Mohamed Abdennour Rabehi, Wali d’Alger, et le maire de Marseille se sont engagés à faire vivre un accord de coopération datant de 1980 qui sommeillait avec, au programme, des collaborations dans le domaine culturel, l’environnement et sur l’économie maritime.  

Première conférence franco-algérienne sur l’économie maritime

Sur la table des discussions, l’émergence d’un Port Center à Alger, l’électrification des quais, des navires et le renforcement des liens commerciaux. Ainsi, ce déplacement a été marqué par la tenue à Alger de la première conférence franco-algérienne sur l’économie maritime organisée par Via Marseille Fos, association de promotion de la place maritime marseillaise, en partenariat avec Business France Algérie.

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Benoît Payan, Maire de la Ville de Marseille. ©NBC

 « Le Grand Port de Marseille est un moteur du développement de notre ville, un développement économique et durable. Cette première conférence sur l’économie maritime à Alger est un atout pour renforcer les liens entre nos ports et nos entreprises (…) et favoriser la décarbonation pour protéger notre mer Méditerranée », a déclaré Benoît Payan, le 14 mai au Sofitel Alger face à une salle comble marquée par la présence de délégations de professionnels portuaires d’Alger, d’Annaba, de Bejaia et d’Oran. 

« Cela faisait très longtemps que la communauté marseillaise n’était pas venue en Algérie. Le prisme économique de l’Algérie a changé. Le pays veut développer la production industrielle et agricole, il veut exporter et recherche des flux plus équilibrés. L’Algérie est le premier client du port de Marseille, avec les hydrocarbures, le gaz, les marchandises diverses. Nous avons des sociétés algériennes à Marseille et des sociétés marseillaises à Alger. Il fallait les rencontrer pour améliorer la fluidité des marchandises et nouer des accords », résume Stéphane Salvetat, président de Via Marseille Fos et co-président du syndicat des transitaires de Marseille-Fos. 

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Abdelkrim Rezal, conseiller auprès du ministre algérien des transports sur les questions maritimes. ©NBC

Abdelkrim Rezal, conseiller auprès du ministre algérien des transports sur les questions maritimes, a rappelé l’importance de l’économie maritime et a détaillé les contours de la nouvelle compagnie nationale Cnan El Djazair née en fin d’année 2023 de la fusion de Cnan Med et Cnan Nord. Il a également annoncé la volonté du pays de reconquérir des parts de marché du transport maritime tombé à 3%. Abdelkrim Rezal a détaillé la stratégie du pays comme interface entre l’Europe et l’Afrique en saisissant les opportunités de la création de la Zone de libre-échange continentale africaine ZLECAF tout en s’appuyant sur les corridors terrestres autoroutiers et ferroviaires. 

« Le port de Djen Djen, en cours d’extension, est connecté à la route transsaharienne qui va jusqu’à Lagos au Niger soit 10 000 Km irriguant 6 pays africains. Nous travaillons sur la connectivité en mer, la multimodalité », a-t-il précisé. Pour le président du conseil de surveillance du port de Marseille, Christophe Castaner,  il s’agit d’une opportunité pour prolonger le corridor phocéen et d’élargir l’hinterland vers le sud.

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Christophe Castaner, Président du Conseil de surveillance du Grand Port Maritime de Marseille Fos. ©NBC

« Un corridor doit pouvoir se construire depuis l’Afrique vers Marseille et vers l’Europe. Notre hinterland de Marseille Fos intègre Alger. Nous devons renforcer nos liens. L’Algérie porte des investissements massifs pour s’ouvrir vers le continent africain et pour être cette porte vers la Méditerranée », a-t-il souligné. Si les échanges commerciaux franco algériens s’élèvent à 12 Mds €, si 250 entreprises tricolores sont présentes dans le pays (TotalEnergie, BNP Paribas, CMA CGM, Marfret…), les flux sont en baisse et la France en matière d’investissements s’est laissée distancée par les investissements Chinois, Emiratis et Qataris.

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