Palestine : L’Union européenne juge décevante la décision de reporter les élections palestiniennes
#AnalyseEconomique #Economie #Gaza #Guerre #JORDANIE #PALESTINE
Denys Bédarride
vendredi 21 juin 2024 Dernière mise à jour le Vendredi 21 Juin 2024 à 07:00

La guerre à Gaza et les incidents en mer Rouge ont affecté les secteurs clés d’une économie jordanienne fortement dépendante des flux de financement externes.

La consommation des ménages est en berne (boycott, baisse de moral…) et les exportations nationales ont fortement chuté depuis le début de l’année 2024 (-14,8 % en g.a. sur le T1). En tout premier lieu, le tourisme, qui contribue à hauteur de 15 % au PIB, a considérablement ralenti : le nombre de visiteurs a diminué, en g.a., de -6,6 % au T4 2023 et de -9,7 % au T1 2024.

La Jordanie a cependant su rapidement s’adapter et se diversifier. 

Face aux perturbations des routes commerciales et aux risques encourus par ses chaines d’approvisionnement, elle s’est, par exemple, tournée vers le Brésil pour ses exportations de potasse, et vers le Qatar et les Etats-Unis pour ses importations de GNL.

Les recettes touristiques ont, dans cette même logique, augmenté de +27,4 % en 2023, contribuant à une hausse de l’excédent de service de près de +70 %. La baisse des arrivées de touristes en provenance d’Europe et des Etats-Unis après le début de la guerre a été en partie compensée par une hausse des touristes en provenance des pays du Golfe (+18,7 % au T4 2023 et de +34 % au T1 2024), qui génèrent plus de revenus.

Le déficit du compte courant s’est, contre toute attente, résorbé drastiquement en 2023 pour atteindre -3,5 % du PIB, contre -7,9 % du PIB en 2022, alors que parallèlement à la hausse des recettes touristiques, le déficit commercial a diminué de -9 % en g.a. et les envois de fonds des expatriés jordaniens ont augmenté de +1,4 %. Le déficit courant devrait se creuser à nouveau en 2024 pour atteindre 5 % du PIB, restant toutefois bien en dessous des niveaux antérieurs. 

Au T1, le déficit commercial a augmenté de +5,8 % par rapport au T1 2023 et les recettes touristiques ont baissé de -5,6 %. Les envois de fonds des expatriés jordaniens sont toutefois en hausse de +4,2%.

Le FMI anticipe certes un ralentissement de la croissance, qui devrait s’établir à 2,6 % en 2023 et 2,4 % en 2024, mais ces taux restent dans la moyenne de ceux enregistrés lors de la dernière décennie. 

L’inflation est par ailleurs restée contenue, avec un taux en moyenne de 2,1 % en 2023 et de 1,7 % au T1 2024, malgré la forte hausse des coûts du fret et alors même que le Royaume importe 95 % de ses produits de base. La Jordanie a en effet mis en place des mesures pour limiter la hausse des prix des denrées alimentaires ainsi que des exonérations de droits de douane et de taxes sur le fret maritime. 

Les réserves de change atteignent un niveau record : 19,1 Mds USD fin avril, suffisantes pour couvrir 8,3 mois d’importations de biens et de services.

Les agences de notation ont renouvelé leur confiance dans l’économie jordanienne et sa capacité à absorber les chocs externes. 

En mai, Moody’s a même revu à la hausse la note de crédit à long terme de la Jordanie de « B1 » à « Ba3 », avec une perspective stable, soulignant l’efficacité des politiques budgétaires, monétaires et d’atténuation des risques économiques. 

Source : Ambassade de France en Jordanie

Réagissez à cet article

Vos commentaires

Rejoignez la discussion

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *