Cette aide a été mise en place et co-signée par le ministère du Plan palestinien et le commissaire au voisinage de l’UE Oliver Varhelyi, et a été assortie d’une lettre d’intention sur un plan de réformes des finances publiques et de l’économie palestinienne. Il a été convenu que l’aide serait versée en trois mois entre juillet et septembre, et en trois tranches, conditionnées au bon avancement des réformes.
Cette aide est destinée à garantir la stabilité et le maintien financier de l’AP dans un contexte de crise politique, sociale et budgétaire majeure.
En effet, le déficit public a atteint 3,9% du PIB fin août 2024 (soit 610 M EUR). Depuis 2020, l’AP verse avec retard les salaires de ses fonctionnaires (ceux de juin ont été payés en août et à 70% seulement), et elle peine à assurer les services de base à sa population (eau, électricité, traitement des déchets…).
Une partie du réabondement est également destinée à soutenir le secteur médical et les hôpitaux palestiniens qui ont subi de lourdes coupes budgétaires. Cette situation particulièrement critique est en grande partie liée aux prélèvement effectués par le gouvernement israélien sur les recettes douanières palestiniennes (« clearance revenues »), qui représentaient, avant la guerre, deux tiers des recettes publiques.
Elles sont en effet prélevées par Israël au nom des Palestiniens, depuis le protocole de Paris régissant les relations économiques et commerciales entre les deux parties. Elles s’élèvent actuellement à 1,35 Md € (en août 2024).
Cependant, ce plan d’aide budgétaire de la Commission européenne est assorti d’une conditionnalité économique et politique jugée difficilement réalisable et procède d’un mécanisme complexe.
Cette aide se compose de 234 M EUR de subventions au gouvernement palestinien, via le programme PEGASE notamment, et de 176 M EUR de prêt de la Banque Européenne d’Investissement (BEI) à l’Autorité monétaire palestinienne. Une « matrice de réformes » a été définie par la Commission Européenne, qui concerne les secteurs de la gestion des finances publiques, de la gouvernance et l’état de droit, l’investissement et climat des affaires, la fourniture de services de base.
Ces demandes interviennent dans un contexte budgétaire sensible pour l’Autorité palestinienne. Au-delà de cette aide, la Commission Européenne travaille à plus long terme sur une facilité dédiée à la Palestine sur la stabilisation économique (Comprehensive Programme for Palestinian Recovery and Resilience).
Ce programme de plus long terme mobilisera la participation d’autres bailleurs internationaux, potentiellement des pays du CCEAG (Conseil de Coopération des États Arabes du Golfe).
Source Ambassade de France en Israël
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