Les émissions d’euro-obligations réalisées ces derniers mois par plusieurs pays africains encouragent le royaume chérifien à revenir sur le marché international de la dette. Mais le pays préfère attendre l’issue de la prochaine présidentielle américaine pour franchir le rubicon.
Le Maroc prévoit d’émettre au moins un milliard de dollars d’euro-obligations d’ici début 2025, a annoncé le gouverneur de la Banque centrale, Abdellatif Jouahri, le 25 octobre. « Les autorités envisagent d’émettre un eurobond d’un milliard de dollars au moins d’ici début 2025 », a-t-il déclaré à Bloomberg à Washington où il participait aux Assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.
« Le Maroc devrait probablement attendre le début de l’année prochaine », a ajouté M. Jouahri citant les incertitudes liées à la présidentielle prévue le 5 novembre aux Etats-Unis et aux politiques de la prochaine administration américaine au Moyen-Orient. Le gouverneur de Bank Al-Maghrib (BAM) a par ailleurs révélé que le gouvernement prévoit de reprendre la réforme progressive du régime de change, qui a été interrompue durant la covid-19.
« La prochaine étape consistera à éloigner progressivement le dirham de son ancrage à un panier de monnaies composé de l’euro et du dollar américain », a-t-il précisé, indiquant que l’objectif final est de passer à un régime de change flexible, où la valeur du dirham dépendrait librement de l’offre et de la demande de la monnaie sur le marché de change. Et d’ajouter : « la Banque centrale est techniquement prête et les régulateurs travaillent à l’élaboration d’un plan pour ce passage. Les banques sont également prêtes ». Le Maroc a adopté, depuis les années 70, un régime de change fixe, rattachant le dirham à un panier de devises reflétant la structure des échanges nationaux avec l’extérieur.
En 2018, le royaume a cependant engagé une transition graduelle de ce régime de change fixe vers un régime de change flexible, mais ce processus a été bloqué par le ralentissement des taux de croissance économique et la chute des recettes touristiques, lors de la crise sanitaire.
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