La nouvelle loi de finances pour l'année 1404 (2025/2026) s'articule autour des engagements prévus dans le 7ème plan quinquennal du pays. Les recettes réelles de l'État (corrigées de la prévision d’inflation du FMI à 30 % sur l’exercice) enregistrent une augmentation de 60%, atteignant 88,5 milliards d'€, calculées au taux budgétaire de 1€ = 607 759 IRR. Ce taux correspond au taux du marché de gré à gré, ayant remplacé il y a quelques mois l’ancien taux NIMA II.
Les recettes fiscales, premier poste avec 34% des recettes totales, connaissent une progression réelle de 3%.
Cette évolution s’accompagne d’une réforme importante de la TVA, dont le taux augmente d’un point pour atteindre 10%, le produit excédentaire étant destiné à l’augmentation des retraites.
En parallèle, le doublement du plafond d’exonération fiscale annuelle pour les salariés vient atténuer la pression fiscale sur les ménages. Dans cette même logique de modernisation de taux, les droits douaniers seront désormais calculés sur la base du taux de change moyen du marché de gré à gré de mars 2025, à l’exception des biens essentiels qui continueront de bénéficier d’un taux préférentiel (NIMA I), maintenu à 1€ = 310 000 IRR.
Le secteur des hydrocarbures constitue le deuxième pilier des recettes (21% du total), avec une augmentation réelle de 14% en g.a, notamment grâce à un endettement de 20% auprès du Fonds national de développement.
Les projections – réalisées par le Centre de recherche du Parlement – reposent sur des exportations de 1,25 M b/j de pétrole brut et de condensats de gaz (- 8% en g.a) et 16 Mds m3 de gaz naturel (+23% en g.a), totalisant 31 Mds € (-14% en g.a).
La répartition de ces revenus demeure de 37,5% pour l’État, 20% pour le Fonds national de développement, et 14,5% pour les compagnies nationales du pétrole (NIOC) et du gaz (NIGC). La part de l’État se porte ainsi à 19 Mds € (+41% en g.a), dont 11 Mds € (-20% en g.a) alloués à l’importation de biens essentiels, notamment les médicaments, les consommables médicaux et les produits agricoles stratégiques.
La diversification des sources de financement se manifeste dans les émissions obligataires (15% des recettes).
Ce poste double pratiquement pour atteindre 8,1 M Mds IRR (soit 9 Mds € au taux du marché libre de 1€ = 900 000 IRR). Cette augmentation s’accompagne d’une réforme bancaire majeure, incluant une recapitalisation minimale des banques publiques de 2 M Mds IRR (2,2 Mds €).
Cette initiative vise à résoudre le problème chronique de l’endettement public auprès des banques, principale source de création monétaire et facteur de fragilisation du système bancaire.
Selon le gouverneur de la Banque Centrale, le système bancaire nécessite une recapitalisation de 11 M Mds IRR (12,1 Mds € au taux de change du marché libre) afin d’atteindre l’objectif réglementaire minimum de 8% du Ratio d’Adéquation des Fonds Propres fixé par les accords de Bâle, et repris dans le plan quinquennal.
Les dépenses de fonctionnement constituent le poste principal, s’élevant à 55,2 Mds € et représentant 62 % du budget total, avec une progression significative de 49 % en termes réels.
Cette année marque un tournant notable puisque la charge de la dette, comprenant le remboursement du capital et les intérêts, atteint 16,5 Mds € (soit 19 % du total), enregistrant une hausse réelle considérable de 253 %.
Ce montant surpasse désormais les dépenses d’investissement qui s’établissent à 9,9 Mds €, représentant 11 % du total et affichant une croissance de 20 %.
Le volet social de la loi maintient, comme en 2024/2025, la revalorisation de 20% des salaires des fonctionnaires, établissant un minimum mensuel à 130 M IRR (145€ au taux libre), ainsi qu’une augmentation équivalente des pensions de retraite, avec un plancher fixé à 117 M IRR (130€ au taux libre).
Cependant, face à une inflation anticipée de 30% pour 2025/2026, ces mesures risquent d’être insuffisantes pour préserver le pouvoir d’achat.
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