Au Maroc, le secteur agricole traverse depuis 6 ans, une crise structurelle liée à une sécheresse inédite. Aucune filière majeure n’est épargnée par les affres du phénomène climatique.
Le Maroc importera 100 000 moutons dans le cadre d’un accord paraphé avec l’Australie, a indiqué le gouvernement marocain le 20 février. Cette démarche vise selon les autorités à « diversifier les sources d’approvisionnement du marché intérieur ». Il faut dire qu’avec une consommation par tête de viande rouge parmi les plus importantes du continent avec 17 kg par habitant et par an, le Royaume chérifien n’a pas vraiment eu le choix avec la mauvaise passe que traversent les acteurs locaux.
Une industrie qui broie du noir
À l’image des filières céréalières, l’élevage marocain n’a pas connu de répit sur ces 6 dernières années. Avec la sécheresse persistante qui a affecté les pâturages, les prix des aliments pour animaux ont grimpé et donc la production s’est contractée. D’après les données officielles, le pays a perdu 38 % de son effectif de bovins et d’ovins depuis 2016, selon le dernier recensement.
Face à cette situation, les autorités ont multiplié depuis deux ans les mesures incitatives et les sources d’importation pour accroître l’approvisionnement du marché local et enrayer la hausse des prix.
En 2023, les dispositions comprenaient notamment une subvention de 500 dirhams par mouton importé depuis l’Europe, l’exonération de TVA et de droits d’importation pour les cargaisons de mouton en provenance d’Europe. Pour son exercice 2025, le gouvernement a notamment gelé les droits d’importation et la TVA sur les bovins, les ovins, les chameaux et la viande rouge.
S’agissant des achats, il faut souligner que le pays a réceptionné 30 000 têtes de bovins en provenance du Brésil et de l’Uruguay en février 2023 et qu’en décembre dernier, l’Office national de sécurité sanitaire des aliments (ONSSA) a autorisé l’achat de viande ovine et caprine depuis d’Argentine.
Pour cette année, le pays cible une dizaine de fournisseurs étrangers pour assurer ses besoins d’importation de viande rouge.
Selon les données officielles, le Royaume chérifien a déjà importé depuis le début d’année jusqu’à la mi-février, 124 000 moutons, 21 000 bovins et 704 tonnes de viande rouge.
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