Le Centre International de Hautes Etudes Agronomiques Méditerranéennes mène actuellement un projet de coopération auprès des ministères de l’Agriculture de plusieurs États membres de l’organisation intergouvernementale. C’est le cas de l’Egypte et du Liban, où le directeur de l’un des quatre instituts du CIHEAM – situé dans le sud de la France, à Montpellier – s’est rendu récemment pour marquer le lancement du projet.
SupMed, c’est son nom. Le projet de coopération, destiné aux agriculteurs libanais et égyptiens, s’appuie sur la proposition de nouveaux systèmes de production. Plus respectueux de l’environnement et des ressources naturelles, en particulier l’eau, mais aussi plus efficaces en termes de productivité. Il s’agit donc, à l’arrivée, de générer des revenus plus intéressants pour les ménages agricoles.
Pour ce faire, le travail est mené en collaboration – bien sûr – avec des agriculteurs, mais aussi avec des organisations professionnelles et même les services du ministère de l’Agriculture. « Le but c’est de définir ensemble les trajectoires possibles d’évolution des exploitations libanaises, explique Thierry Dupeuble, directeur de l’Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier, rattaché au CIHEAM. Mais pour cela il faut tenir compte du contexte socio-économique local. »
Car c’est en adéquation avec la réalité du terrain que le CIHEAM et ses collaborateurs espèrent augmenter le revenu des ménages. Et par là même, limiter un exode rural important qui sévit depuis déjà plusieurs années. « L’enjeu c’est de fixer une population agricole dont le pays a besoin pour se nourrir, insiste Thierry Dupeuble. » En particulier dans les régions arides du nord-est du Liban où le projet est mené. Plus précisément autour de Baalbek, dans la plaine de la Bekaa.
Mais SupMed ne se limite pas au seul Liban. Car il existe aussi en Egypte, dans le secteur de Louxor. Avec, comme au Liban, l’engagement des organisations professionnelles, du ministère de l’Agriculture et de ses services. Là encore l’ensemble des partenaires travaillent à identifier les solutions possibles pour faire évoluer l’agriculture localement. « Chacune de ces deux situations peut ainsi se nourrir des résultats de l’autre, » espère le directeur de l’IAMM.
Liban et Egypte bénéficient donc tous deux de ce projet en tant que membres du CIHEAM. « Ce sont des pays avec lesquels nous avons une coopération de longue date et des relations suivies, confie Thierry Dupeuble. Cela nous amène à être très attentifs aux demandes formulées par nos partenaires et à proposer des projets en réponse à ces demandes. » Notamment des demandes de fonds, avec la mobilisation de bailleurs – le Fonds français mondial pour l’environnement en ce qui concerne le projet libanais. L’espoir étant que SupMed, mené sur trois ans, porte ses fruits d’ici à 2024.
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